samedi 24 janvier 2009

Portrait : le fan de Facebook

Vous souvenez-vous de ces séries télé américaines, se passant au lycée ou à la fac, dans lesquelles on trouve toujours un personnage de gros goon sans cervelle parvenant à drainer une immense popularité ? Dans Friends, un bel exemple de déculturation américaine sauce Coca-cola, on voyait de temps à autre revenir ce genre de personnage. Souvent membre d'une équipe de base-ball, ou alors fan de musculation, avec des capacités physiques inversement proportionnelles à la taille de son cerveau. Ce genre de type, bien que particulièrement stupide, possède une capacité innée à se rendre populaire. Les pouffes de service le suivront en espérant se faire tirer par lui dans les toilettes du bahut, les moutons feront la même chose, pour que rejaillisse sur eux la popularité du type.
Divers témoignages indiquent qu'on trouve ce genre de phénomènes dans la réalité, et pas seulement dans Friends. Mais heureusement, on n'est pas obligé d'être un suiveur anonyme ! On peut être un suiveur sans être anonyme pour autant. Grâce à Skyblog, Myspace, Facebook et autres sites communautaires, il suffit d'un clic pour se créer un profil. Rien de plus simple, ensuite, que d'envoyer son profil à tous ses amis, copains, connaissances, inconnus et ennemis pour se faire mousser. "Regardez, j'ai un Skyblog et un Myspace, j'ai 200 amis sur le premier et 400 sur le second, je suis trop fort !". Un peu comme l'Internet Warrior, mais en plus fashion, cyber-djeunz. Plutôt que de se masturber sur des forums politiquement incorrects, le jeune fan de Myspace/Facebook/Meetic/FlickR/Skychiotte se masturbe sur son propre profil, avec une vitesse d'éjaculation proportionnelle au nombre d'amis visibles dessus. Quand on n'est rien dans la vraie vie, quoi de mieux que de se sentir exister sur Internet ?
On parle souvent de Skyblog pour décrier ce genre de stupidités, mais Facebook n'y échappe pas non plus.

A l'origine, Facebook était un réseau communautaire pour étudiants. Les inscrits en fac y créaient un profil privé, en donnaient l'accès à leurs amis eux aussi inscrits, et c'était tout. Le site ne servait qu'à garder un lien entre étudiants, pour que chacun sache ce que deviennent ses anciens camarades passé la fac.
Mais voilà, la vague deux-point-zéro-djeuns-trend est passée par là. Facebook s'est ouvert à tout le monde. Désormais, n'importe qui peut s'y inscrire. Tout le monde le fait, d'ailleurs. En effet, Facebook a repris le principe du parrainage, terriblement efficace, pour assurer sa promotion. Un mouton standard qui créée son profil n'a qu'une envie : le montrer aux autres. Tel un gamin de huit ans, pressé de montrer sa chambre à sa nouvelle baby-sitter, notre facebookeur va chercher des gens qu'il connaît parmi ceux déjà inscrit. Il les ajoutera dans ses amis, ce qui lui donnera accès à leurs photos, amis, etc. Mais quand quelqu'un n'est pas inscrit sur Facebook, on a beau taper son nom, on ne trouve pas son profil. Si un facebook-fan veut à tout prix augmenter le nombre de ses amis virtuels, histoire de montrer son profil au plus grand nombre de gens possible, il peut faire envoyer un mail à ses amis non-facebookeurs. C'est ainsi que beaucoup de gens ont reçu des mails du genre "Ton ami Machin Truc veut te montrer son profil Facebook". Bien entendu, il faut créer son propre profil pour avoir accès à celui d'un ami. Quand on vous disait que le côté privé de Facebook n'était qu'un leurre !
Puisque FB est un réseau social, il serait dommage de ne pas en profiter. Le fan de Facebook passe donc tout son temps dessus. Comme le skyblogueur, il laisse des commentaires sur les profils des autres dans l'espoir d'en recevoir en retour. Avec une patience d'archiviste, il épluche les photos de tous ses pseudo-amis dans l'espoir de s'y trouver dessus. Dans ce cas, il va se tagguer lui-même, c'est-à-dire qu'il reliera son profil à son visage sur la photo. Et hop, des visiteurs en plus ! Sans oublier, bien entendu, le commentaire réglementaire. Certains profils Facebook ressemblent à des skyblogs. Bourrés de messages sans intérêt du style "SaLu mA boTé sa va bi1 lOL ??! MDr mwA je suI a la TeuBOI 2 la ScAlA se SoIr loL sa va EtrE AmbIance ConTaKt XD !!". Les habitués du SMS n'a rien à leur envier question orthographe. Comme on créée un profil en trois clics, comme on ajoute un "ami" en deux et que la recherche nous donne tout tout de suite, on écrit le plus rapidement possible, sans se soucier de bien écrire. La seule chose dont se soucie un fan de Facebook, c'est l'apparence qu'il donne. A voir tous ces "lol", "mdr" et autres "xd", on se dit qu'il doit au moins mener une vie joyeuse, avec de vrais amis ? Eh non : ces petites initiales, si souvent utilisées, ne servent qu'à boucher les trous. Quand on n'a rien à dire, rien à faire et qu'on a le QI d'une moule, c'est dur de trouver des choses à mettre dans ses messages. Heureusement, il y a les LOL MDR XD EXPDR ROFL RIFK pour rajouter artificiellement des signes à ses messages. Sans parler de la typographie : quand on met des majuscules partout, ça ne rend pas le message plus consistant, mais moins lisible, d'où un temps plus long pour le déchiffrer et l'illusion qu'il a plus de contenu.
S'il n'y avait que ça, le fan de Facebook ne serait qu'un kikoolol comme un autre. Ce n'est en fait pas le cas. En effet, le public de Facebook est plus âgé que celui de Skyblog, et si les messages de profil à profil sont systématiquement mal écrits, il n'en va pas de même pour les groupes. Sur FB, il est possible de créer des groupes. Vous aimez le jambon madrange ? Créez un groupe "J'aime le jambon Madrange" et invitez tous vos amis. Vous ferez partie d'un groupe, c'est-à-dire d'un espèce de tchat sous le haut patronnage du thème choisi. Grâce au groupe, n'importe qui peut se faire mousser et jouer les petits chefs informateurs sur le tchat. Si on regarde un groupe, on peut voir le nom du créateur sur le côté. Les membres du groupe peuvent aussi poster sur le tchat, nouant ainsi de nouveaux contacts. En somme, le groupe FB est à la fois un cyber-patch, qu'on ajoute à son profil comme on coud un patch sur son sac Eastpak, et un marqueur identitaire. La preuve, les JI se sont lancés sur Facebook, histoire d'avoir l'air uber-djeunz branché du Net auprès de tous les blaireaux qui se prennent pour des militants. Quoi de mieux que de montrer tous les groupes auxquels on appartient sur son profil ? Vos amis seront sûrement ravis de voir que vous aimez le jambon Madrange, que vous êtes antifasciste, que vous aimez vous lever tard le dimanche matin, que vous vous brûlez les lèvres en buvant un café à dix heures et que votre sens de l'humour est trooop méga lol. Cependant, les groupes ne reposent pas que sur les amis du créateur, auquel cas le groupe resterait tout petit. Il faut donc un nom accrocheur, un thème accrocheur (les groupes anti-Machin, du style "I bet I can find 1.000.000 person who dislike Bush/Obama/Sarkozy/Terzic" sont ceux qui marchent le mieux). Mais il faut aussi écrire un résumé. Pourquoi créée-t-on ce groupe ? Pourquoi existe-t-il ? Le créateur de groupe doit d'abord prouver ses talents littéraires. En général, il écrit deux ou trois lignes pour présenter son groupe miteux, puis il ses amis viennent bavarder sur le chat et il reprend leurs idées à son compte pour les ajouter sur le résumé du groupe. C'est ainsi que l'on trouve des groupes dont les résumés sont d'immenses pavés, regroupant des dizaines de choses sans rapport dans le simple but de rallonger la page. Comme ces groupes doivent attirer des gens, les résumés sont en général bien écrits. Non pas qu'il n'y ait jamais de fautes (on en trouve quasiment toujours), mais ces fautes ne sont pas volontaires. Les gens écrivent plus ou moins mal, mais ils n'écrivent pas en SMS, et ne mettent pas d'accents n'importe où comme ces insupportables kikoolol de chez Skyblog.
Alors, les gens de Facebook, plus matures que ceux de Skyblog ? Détrompez-vous. La forme est peut-être moins mauvaise, mais le contenu l'est tout autant. La plupart des groupes FB ne servent qu'à une chose : gonfler l'ego de leur créateur. Un type dont le groupe cartonne a passé des heures à inviter des gens, y compris et surtout des inconnus, juste pour gonfler les rangs du groupe. Si ces groupes font mouche, et que comme les patchs de Chié Guevara ils attirent pas mal de monde, le créateur du groupe passera ses soirées (IRL) à se vanter de sa cyber-réussite. Ca ne lui rapporte rien, mais avec son groupe, il existe. Des tas de gens vont voir son profil, peut-être même qu'ils retiendront son nom et qu'ils le trouveront beau ! Facebook, c'est génial : tout le monde y fait sa pub sans soucis. De son propre profil à ses amis, en passant par les groupes, n'importe qui peut s'assurer un quart d'heure de gloire. Dommage qu'on retombe tout de suite dans l'anonymat. Qu'on soit un crétin ou un génie (et généralement, le fan de Facebook est plutôt un crétin), tout le monde est égal, ce qui signifie qu'il suffit d'un peu de travail pour monter au sommet des concours de quéquette. Ainsi, le fan de Facebook possède forcément SON groupe (même si on n'y trouve que dix paumés) et des centaines d'amis, ajoutés au hasard, juste pour augmenter le nombre de ses cyber-potes et dire : "Regarder G tellemn d'amis ke je C plu ki é Ki !! MDR !!". Il ne se rend pas compte qu'il n'existe que par ça, pour ça, comme si l'image miteuse qu'il projetait sur FB était plus importante que sa vraie personne... Remarquez, quand on voit ces cas sociaux en vrai, on comprend mieux pourquoi ils se sont jeté sur Facebook. Derrière un écran, on peut retoucher ses photos, avoir des amis même quand on est nolife, et jouer au warrior tout en montrant sa tête, histoire de se donner un côté "official". Eh ouais, Facebook c'est un truc de cyber-djeunz, pour les gens qui assument totalement d'exister par procuration. Avant, c'était Barbie, plus tard les Sims, ensuite un skyblog et aujourd'hui Facebook !
Ce portrait ne serait pas complet si on ne parlait pas des applications. Facebook a laissé à ses utilisateurs la possibilité de coder et d'installer des applications sur leur profil. A quoi servent ces applications ? A tout et n'importe quoi : tests de personnalité, jeux divers et variés, statistiques, "super wall" où on peut poster des images... Généralement, ces applications sont un moyen de "customiser" son profil en y rajoutant une somme de trucs inutiles. Mettez un test de personnalité, un diaporama animé, un jeu de poker, un jeu de vampire avec morsure virtuelle de ses amis, un super mur, un hyper mur, des liens super drôles vers des vidéos hyper connues, une série de stars dont on est fan, une liste multicolore des groupes auxquels on appartient, et avec tout ça, on obtient un profil qui ne ressemble plus à rien. On se retrouve avec un gros tas de code, rempli de texte et d'images qui empiètent les uns sur les autres. On se croirait revenu au temps des pages persos pourries, remplies de HTML défectueux et de gifs animés pompés ici ou là. Les applications permettent de faire la différence entre un facebookeur amateur, le genre de mouton qui vient ici parce que ses potes le font aussi, et le vrai fan de Facebook. Celui-ci en ayant vite marre des commentaires sans intérêt et des groupes (pensez donc, les groupes ne sont pas fréquentés en direct 24/7, il faut attendre pour avoir une réponse, c'est horriblement ennuyeux !), il fait joujou avec des dizaines d'applications qui le divertissent à tour de rôle. Félicitons Facebook pour avoir réinventé le mouvement perpétuel : dès qu'on s'ennuie, on se distrait avec une nouvelle application sans intérêt, puis avec une ancienne, puis on retourne sur les commentaires et les photos... Une véritable vie dans la vie.

Certains fans sont pourtant plus atteints que d'autres. Beaucoup passent du temps sur Facebook, mais c'est pour mieux prolonger les conversations inintéressantes qu'ils ont dans la réalité. Ajouter des amis façon concours de popularité, laisser des über-méga-commentaires à ses potes, tagguer son visage sur les photos, cela sert avant tout à laisser sur le Web une trace de son existence dans la vraie vie. Comme ça, le jour où on s'ennuie, on n'a qu'à aller sur Facebook pour se masturber sur les petites choses vécues avec ses potes. "Ah ouais, alors là c'était la soirée du 22, on était en boîte et Jean-Edouard a vomi sur le dancefloor, c'était trop marrant, mdr !". Ce fan-là est généralement un gros blaireau, une espèce de boulet qui ne vit qu'à travers les histoires de ses potes et un quotidien sans intérêt qu'il rehausse à coups de lolmdrXD. Mais d'autres fans sont encore pires. Ceux-là ne vivent QUE par procuration, admirant sans cesse leur profil et ne communiquant plus que sur Internet, au détriment de leur vie IRL. Ceux-là sont plutôt des nolifes geekesques. Ils aiment Facebook parce qu'ils peuvent y dire des choses qui les feraient bannir sur un forum, tout en se donnant l'illusion d'agir pour de vrai, vu qu'on montre son nom et sa photo.
Qu'il soit un clubber fashion, un antifa crasseux ou un nolife amateur de World of Warcraft, le fan de Facebook est beaucoup trop accroché à son profil et à sa sacro-sainte image de marque virtuelle pour comprendre le véritable intérêt de ce site. Dans sa petite tête, l'intérêt est d'avoir une preuve tangible, concrète, de sa vie. Pour les gérants de Facebook, c'est la même chose. Chacun entre des données à propos de lui-même, montre qui il connaît, où il a été, ce qu'il pense, aime et déteste. Le fan de Facebook constitue, sur lui-même et sur ses amis, un véritable fichier que n'importe quel pouvoir peut utiliser. De plus en plus de patrons mettent leurs employés en amis, n'importe qui peut savoir ce que pense telle ou telle personne en regardant les groupes auxquels elle appartient... Pour Big Brother, c'est de l'or en barre ! Et le fan de Facebook ne le comprendra jamais, lui qui est trop occupé à tisser la toile qui l'emprisonne pour voir à quoi peut servir ce site tant adoré !
Pourquoi parlons-nous de cela ? Simple : les fafs se la pètent sur Facebook, les antifas aussi. Les fafs écrivent leur message de statut en SMS, les antifas aussi. Les fafs s'affichent en photo avec leur bomber, harrington et compagnie, les antifas avec leur keffieh et nippes de l'armée du salut. Mais chacun mène également une lutte militante : les fafs expriment leur dégoût pour la censure, les gauches, les fonctionnaires... tandis que les antifas se sont lancés dans la délation et passent leur temps à essayer de faire effacer les groupes des fafs. Les gens des deux camps ont les noms de leurs adversaires, connaissent leur visage, ils pourraient même connaître leur adresse et numéro de portable s'ils cherchaient un peu, mais ça en restera toujours à des échanges de messages aigre-doux sur Facebook... Décidément, ces extrémistes de gauche ou de droite, quels révolutionnaires ! Heureusement que l'Etat leur met des procès au cul (à part aux antifas qui ne posent pas de bombes sur les voies, c'est-à-dire 99% d'entre eux), parce que sinon, on ne se sentirait pas en sécurité !

mercredi 21 janvier 2009

Communiqué : Politrash sur le Web

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POLITRASH
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Communiqué du 21 janvier 2009

:: Politrash sur le Web ::

Notre blog s'agrandit. Malgré les terribles pressions exercées par les JI quand nous avions mis en ligne une vidéo (bâclée) des aventures de Philippe Lardon, ainsi que la délation du 187 forum qui a fait fermer notre précédent blog, nous sommes toujours là.

Mieux encore : nous sommes en train de nous agrandir ! Comme le Bloc Identitaire, désormais devenu un site fashion comme tant d'autres où l'on consomme une "cause du mois" (en haut à droite de leur page web) ou un groupe Facebook (en bas à droite), Politrash se veut un blog jeune et trendy, attirant le plus de jeunes cons possible pour gonfler ses statistiques.

Dans ce but, nous avons créé une délégation officielle sur Facebook. Elle se scinde en deux groupes : le premier, celui des sceptico-cyniques fans de Politrash et le second qui existe pour se moquer de Goldofaf. Après tout, si nous n'avions pas de fans, vous ne seriez pas là en train de nous lire, et puis se moquer tout le temps d'OGKim est un peu fatiguant. Alors, amusons-nous à chasser le (goldo)faf sur Facebook comme de courageux redskins luttant contre le péril fasciste.

Souhaitant investir la sphère du Web 2.0, Politrash dispose désormais de plusieurs espaces dédiés sur les réseaux sociaux (Facebook...) et les plateformes d’échange multimédia (YouTube, Dailymotion...) ainsi qu'un mur de vidéos. Plus qu’un simple site, c’est désormais un véritable portail des activités trashiennes que pourront consulter quotidiennement les internautes.

Ne soyez pas le dernier à adhérer aux groupes Politrash sur Facebook...

Sceptico-cyniques fans de Politrash
Je peux trouver 1000 personnes qui savent que Goldofaf est moche

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POLITRASH
http://trashpolitique.blogspot.com
Contact : politrashredac@gmail.com
Permanence téléphonique : 01 14 88 14 88 (entre 2 et 3h du matin)
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