vendredi 12 décembre 2008

Ségolène Royal

Ségolène Royal, c’est un peu comme l’agent Smith dans Matrix : on a beau le battre à chaque combat, il revient toujours, jusqu’à ce qu’il soit définitivement défait au terme d’une lutte longue et éprouvante. Fans de Keanu Reeves, rappelez-vous comment Néo pulvérisait Smith à la fin du premier volet… puis comment l’agent revenait dans le deuxième, démultiplié, histoire que les frères Wachovski fassent de la surenchère dans les scènes de baston, avant d’être finalement détruit à la fin du troisième volet grâce à l’aide de la Matrice.
Certes, Ségolène Royal ne déracine pas de panneaux de signalisation pour frapper ses adversaires avec, mais elle partage tout de même quelques similitudes avec l’agent Smith.

La première fois qu’elle s’est fait connaître au sein de l’oligarchie PS, c’était dans les années 80. Le PS était alors à un âge d’or ; emmené par François Mitterrand, un président charismatique et grandiloquent, qui savait faire souffler le chaud et le froid tout en restant apprécié des masses, le parti se voyait comme un groupe d’intellectuels, guidant le peuple vers les soleils du paradis socialiste. On y vivait encore dans l’esprit des Trente Glorieuses. C’est dans cette ambiance qu’une jeune femme, timide, un peu gauche, s’est levée lors d’une réunion pour dire : « les deux personnes que j'aime le plus au monde, c'est mon bébé et François Mitterrand ». Une telle franchise, ou plutôt un tel culot, a frappé l’assemblée. En réalité, tout était soigneusement calculé. Car, de même que l’agent Smith prévoyait de se répliquer à l’infini dès le début de la saga matrixienne, Ségolène Royal songeait déjà à l’avenir lointain. Calculatrice, elle est parvenue à trouver des soutiens. De canapés en aiguilles, elle a occupé des postes de plus en plus importants, jusqu’à devenir une femme vraiment en vue, au-delà de l’horizon clos du Parti. Et là, se trouvant à la tête d’un puissant réseau de relations, Ségolène Royal a fait en sorte que ses amis journaleux parlent d’elle à partir de 2004-2005, déclenchant un tintamarre médiatique pour une femme que personne ne connaissait quelques semaines plus tôt, avant de devenir candidate aux élections présidentielles.
Mais il y avait un hic. Pour être candidat à une élection, quelle qu’elle soit, il faut un minimum de charisme. Cette qualité-là, « Ségolène » en était totalement dépourvue : avec ses dents en avant, son nez pendouillant et sa diction capable d’endormir un insomniaque, elle ne pouvait guère prétendre à un poste public. Dans l’enceinte du PS, passe encore, mais à une vraie élection… Déjà qu’elle n’a jamais eu le moindre programme, qu’elle a prononcé un nombre incalculable de bourdes en toutes sortes d’occasions, et que contrairement à Fabius ou à Emmanuelli elle n’a jamais théorisé quoi que ce soit, même pas du vent, trouver un argument-vente devenait compliqué ! Heureusement, dame Royal a pu s’en faire faire un sur mesure : un gros ravalement de la facade.
Pendant l'opération de chirurgie esthétique, qui a lieu l’été 2005, elle a mystérieusement disparu de la circulation. Son entourage la disait « souffrante », elle avait « mal aux dents ». Mais quand elle est revenue, quel changement ! De grands yeux clairs, de hautes pommettes, un nez retroussé juste ce qu’il faut, un sourire à l’équilibre parfait, un menton volontaire terminant son visage ovale et frais : le miracle de la chirurgie s’est accompli, Ségolène Royal est devenue une belle femme. Les canards étrangers, toujours en quête d’un scoop, ne s’y sont pas trompés, et « Ségo » a été classée parmi les femmes les plus « sexy » ou les mieux habillées de l’année. A cinquante ans passés, ça fait rêver ! Photo ci-contre : à gauche, avant, à droite, après. Il y a du changement.
Parmi les arguments-vente les plus importants, la beauté physique figure en bonne place, et le PS en largement joué pendant l’élection présidentielle. Le visage rayonnant, le sourire éclatant de Ségolène sont passés en boucle dans des médias opportunistes et fainéants. Sur les affiches de campagne PS, on allait même jusqu’à montrer le visage de dame Royal en blanc sur un dégradé de rose, mêlant son image à l’idée de pureté (par la blancheur), de Justice (sans bandeau sur les yeux) et de Che Guevara. Cependant, Ségolène postulait pour un poste de président, pas de mannequin. Malgré une campagne particulièrement acharnée, pleine de rebondissements et de coups bas, elle a dû s’incliner devant Nicolas Sarkozy à 47% contre 53. « C’est dégueulasse », s’exclamait Maurice, de la BD Maurice et Patapon, « pour une fois que la politique nous faisait bander ! ». C’est surtout dommage pour Ségolène Royal. D’après Alain Amzalag, chirurgien-dentiste spécialisé en esthétique, la madone a dû se faire fracturer la mâchoire, puis mettre un appareil dentaire lourd, à base de broches de métal, pour obtenir une telle transformation de ses dents et de son menton. Appareil, ajoutait-il, qu’elle a peut-être porté jusque durant la campagne présidentielle : comme il était situé derrière ses dents et collé à son palais, on ne le voyait pas. Le chirurgien exprimait son « admiration » pour Ségolène Royal, qui a dû passer par des « souffrances terribles » à cause de son traitement. Eh oui, il faut souffrir pour être belle ! Et c’est dur d’avoir souffert pour rien : toute cette chirurgie pour échouer lamentablement face à Sarko, ça la fout mal !
Au PS, la campagne présidentielle avait mis entre parenthèses la guerre des chefs. Les éléphants, malgré quelques réticences, s’étaient tous unis derrière Ségolène dans l’espoir d’une victoire aux élections. Cette unité de façade a volé en éclats après la défaite de Mme Royal. Barrissements massifs, « Ségo Bashing » (comme le dit un ancien conseiller du maire du Paris), les conflits d’intérêts se sont lourdement réveillés. Les journalistes, qui un mois plus tôt encensaient la madone, ont pris un malin plaisir à montrer publiquement tous ces « lynchages » entre « camarades ». Une déroute interne, passe encore, mais une déroute médiatique, c'est la Bérézina ! Dans le tumulte, Mme Royal a dû avouer elle-même qu’elle n’était pas d’accord avec tout ce qu’elle défendait dans son propre programme, et que certains points étaient défendus uniquement « parce qu’il le fallait »… un comble !
Haïe par certains, méprisée par d’autres, encore adulée par une poignée d’irréductibles opportunistes, beaucoup la croyaient finie. Has-been, lessivée, incapable de se relever après pareille défaite.

Mais c’était mal la connaître. Têtue, elle a continué à se battre jusqu’à aujourd’hui, créant sa motion et donnant le tempo de la vie intra-PS autant qu’elle le pouvait. En 2008, elle a fait comme en 2007 : budget com’ démesuré, campagne acharnée, racolage massif volonté de rassembler. Pas découragée (on peut au moins reconnaître sa persévérance), elle a refait les mêmes choses, avec toutefois quelques variations dans la com’. Look, gestuelle, coupe de cheveux... jusqu’aux slogans (tout le monde connaît le désormais célèbre « Fra-ter-ni-té ! Fra-ter-ni-té ! »).
Peine perdue. Le résultat est le même qu’en 2007. Battue de peu. Tout le battage autour des 42, puis 102 voix d’écart entre elle et Martine Aubry, orchestré en désespoir de cause, ne lui a pas permis de rattraper le coup. Comme l’agent Smith, elle revient éternellement, et comme lui elle perd tous ses combats, même électoraux !
C’est d’autant plus décevant qu’elle a perdue à chaque fois contre des personnes moins belles qu’elle. Même les supporters de notre bien-aimé président s’accordent à reconnaître que l’épisode des bourrelets de Wolfsboro, « effacés » par erreur sur Paris-match et ressortis par le Nouvel Obs, était moyennement glorieuse. Quant à Aubry, ce n’est pas sur le physique qu’elle a combattu son adversaire.
A l’instar de l’agent Smith, Ségolène Royal va-t-elle revenir une troisième fois ? C’est son ambition, elle l’a clairement laissé comprendre. Mais qu’elle puisse se mesurer une nouvelle fois à Sarkozy en 2012, rien n’est moins sûr. Sous des dehors populaires et peu rancuniers, Martine Aubry a une envergure que Ségolène n’a pas. C’est tout de même la fille de Jacques Delors, et elle a attendu longuement, patiemment, guettant dans l’ombre le moment propice pour monter sur la scène médiatique du PS et en prendre les rênes. Pour l’instant, Martine Aubry joue la carte de l’unité. La réconciliation est à l’ordre du jour. A se demander pourquoi il y a eu toute cette crise récemment ! Mais permettra-t-elle à Ségolène Royal de rejouer LE va-tout du PS en 2012 ? Nous en doutons fort. On peut comparer Martine Aubry à un gros chat : l’air bourru et chaleureux, mais dissimulant sous sa fourrure douce une collection complète de griffes et de crocs, et aimant jouer avec sa victime avant de la croquer. Face à un adversaire aussi rusé, il n’est pas sûr que Mme Royal parvienne à garder ce qu’elle a acquis jusqu’en 2012.

Malheureusement, nous ne sommes pas dans Matrix, et quelle que soit l’issue de ce combat insidieux, aucun soleil ne se lèvera à la fin du troisième volet !

4 commentaires:

  1. Martine Aubry a l'air mauvais et elle n'est pas gentille...Mais ce qu'on lui demande c'est d'être compétente.
    J'ai bien ri j'avoue(et adoré la comparaison avec Matrix ;) )
    Royal a joué à fond la carte hollywood-people et elle est certainement fini en politique à l'heure qu'il est.

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  2. En politique peut être mais elle a un bel avenir dans le catholicisme... Ségo bientôt dans la rubrique néo catho. de droite ou de gauche, ça change rien.

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  3. pffff
    vous voulez que jvous dise sa aurait été un bon président mais pour moi ce n'est pas une "jeanne d'arc" non plus...
    ya plein de personne mieux a gauche
    mais a force de crier kla liberté c bien
    ta tjr 2/3 catho a la con ki s'rapell kan son fils c'est fait dépouiller pck on lui a pas enseigner la baston ou ksa fille gaulé comme loana a une video douteuse ki tourne sur internet et la:
    LE MIRACLE DE LA DROITE:ouais virons toutes les racailles et leur shit a coup de karcher c bieeeeeeennnnnnn çaaaaa
    ah sa motiv a etre faf de se faire victime ou de trop lire la bible HEIN bande de merdes

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  4. a quand une alessandra mussolini chez nous ...

    le fascisme vite !!!


    Paolo Di Canio

    ps : alexis issaurat suicide toi collabo

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