mardi 16 décembre 2008

Portrait : le fan de gabber

A moins de vivre dans une grotte et de n'avoir ni télé, ni radio, ni internet, vous savez probablement ce qu'est une rave party. Une espèce de grande fête sauvage, qui se déroule en plein milieu d'un champ ou d'un terrain vague, loin des villes... et de la légalité. Un endroit de rêve où les jeunes cons fans de techno vont se défoncer les oreilles des jours durant, à grand renfort d'ecstasy et de médicaments divers.
La musique gabber repose à peu près sur le même schéma, en plus faf. Le gabber n'a rien à envier à la techno question bruit : musicalement, ça se limite à des rythmes binaires, trois notes de basse, un beat et quelques échantillons sonores volés ici ou là à coups de sampler. Mais il y a beaucoup plus de fafs chez les gabbermen que parmi les technoïdes pur jus. Pourquoi cette disparité ?

Les fans de techno ont beau être totalement lobotomisés par leur musique pourrie, il subsiste des désaccords entre eux. Certains aiment la merde commerciale, d'autres préfèrent la merde underground. Question de tempérament. Parmi les derniers, quelques-uns ont affirmé leur penchant radical à la fin des années 90 avec une musique plus violente que les autres. Entendez des atmosphères plus tendues que les morceaux normaux. Plus de blast beats, de répétition, pour obtenir des morceaux encore plus lobotomisants. Comme si la Techno Parade n'attirait pas assez de zorglhommes comme ça... Justement, les "underground" se voulaient en rupture par rapport au commercialisme de la techno, méprisaient les minets fashion qui venaient vers eux parce que les 2be3 n'étaient plus à la mode. Ils se sont donc regroupés dans une frange "hardcore" de la techo, qu'on a appelée gabber.
L'élitisme et la rebéllion, ça ne vous rappelle rien ? Si, bien sûr, les fafs ! Un ado à la recherche de valeurs, pour peu qu'il possède déjà en lui les deux, aura de bonnes chances de devenir faf. S'il a trop mauvaise conscience de son propre élitisme, il va se cacher derrière un altruisme à deux balles et deviendra antifa. S'il n'a pas de mauvaise conscience, il laissera sa vantardise s'exprimer pleinement, et deviendra faf. Voyez à quoi ça tient ! Les technoïdes gabberistes se voulant rebelles et supérieurs, beaucoup sont devenus fafs.
Mais ça ne s'est pas arrêté là. S'ils étaient seulement devenus fafs, ils auraient oublié leurs beats syncopés et on les retrouverait à écouter du bon vieux RAC bien pourri dans les soirées bière. Légion 88 & co n'ont jamais su remplacer Rotterdam Terror Corps et DJ Asshole dans leur cerveaux déjà bien ramollis ! Les gabberistes ont fait leurs soirées à eux, sans se déplacer (ou peu) aux évènements du milieu faf. Ils en forment une frange à part.

Né au Bénélux, le gabber existe surtout dans le nord-est de la France. Ailleurs, il a une existence tout à fait marginale. Aujourd'hui, on trouve aussi des gabberiens antifas, car là où il y a des fafs on trouvera toujours quelques rebelles en peau de lapin pour jouer le jeu du politiquement correct. Dans les deux cas, le gabber reste un milieu bien naze. Allez à une soirée gabber pour voir. Si vous n'êtes pas habitué à la techno et aux rythmes répétés 200 fois en 8 minutes, vous allez en chier. Le gabber est pareil que la techno, en plus lobotomisant. Musique de merde, gens cons qui sautent partout et gobent des ecstas, ça n'a strictement aucun intérêt. On peut même se demander comment la "techno hardcore" peut seulement exister. Un être humain normalement constitué trouverait ça discordant... Dans le milieu gabber, on retrouve les mêmes abrutis que partout ailleurs. L'existence de gabberiens fafs ET antifas le montre bien. Néanmoins, beaucoup de gabberiens sont apolitisés ou vaguement fafs. Les fafs constituent une partie non négligeable du troupeau des technoïdes, les antifas moins. Même si les antifas sont davantage mis en avant, vu qu'ils ont pour eux le soutien des médias, ils pèsent beaucoup moins dans la scène "hardcore" que les fafs ou crypto-fafs (hé oui, crypto-fafs, car beaucoup de gabberiens sont fafs mais n'osent pas l'assumer).
Alors, les gabberiens fafs seraient-ils dangereux ? Seraient-ils tous des Thimoty McWeight en puissance ? Quand on lit les débilités de No Pasaran ou de Reflexes, on dirait bien. Mais pensez-vous ! Les gabbermen sont incapables de faire quoi que ce soit, à part se branler entre eux, gober des pilules d'ecstasy et sautiller sur une piste de danse trop étroite. Comme les fafs, ils vivent dans la mythomanie et la branlette. Ils sont pourtant pires que les fafs, car au moins le faf de base ne consomme que de l'alcool et préfère le rock à la techno... Même s'il y a beaucoup de déchet dans le RAC, ça reste moins inaudible que la techno, véritable machine à fabriquer des zorglhommes.
Comme le faf, le gabber vit dans le paraître. Il se fringue comme le faf, avec une préférence pour les polos, histoire de ressembler un peu aux fans de tecktonik. Le gabberman standard s'habille en polo Fred Perry ou Lonsdale. Il y a quelques années, certains s'habillaient en Ben Sherman mais on n'en voit plus beaucoup comme ça ces derniers temps.

Que dire du fan de gabber ? Con-sommateur, drogué aux ecstas et aux bruits, son ridicule n'a d'égal que sa stupidité. Les skins NS ont beau écouter du RAC bien naze, la musique des gabber restera toujours pire que la leur. Ils peuvent au moins se rassurer sur un point, et les autres fafs aussi.

Portrait : le NR

VoxNR est un site nationaliste-révolutionnaire. Rival de tous les autres nationalismes, du nationalisme catho-tradi à l’européisme en passant par un tas de formes dérivées comme le néo-paganisme, le nationalisme révolutionnaire milite pour un certain folklore et pour la « liberté des peuples » autour du monde en plus de l’attirail idéologique habituel du faf moyen.
Comme mouvement NR, tout le monde se souvient du GUD, le syndicat étudiant qui a fait trembler les gauchistes pendant plus de vingt ans. Diabolisé par les médias, admiré par certains, haï par d’autres, le GUD est en tout cas un mouvement qui a laissé une trace indélébile dans le milieu estudiantin de Paris. Et il était NR.

Alors, VoxNR, héritier du GUD ? Pensez-vous ! Les deux n’ont en commun que l’idéologie. Pour le reste, rien à voir. Le « militant » NR est avant tout un geek littéraire-faf, une sorte d’internet warrior d’élite. On ne peut pas parler de militantisme dans son cas, même au niveau le plus bas, vu qu’il n’y a pas de mouvement. VoxNR est un site, une plateforme d’articles doublée d’un forum, et c’est tout. Quand on s’y rend, on trouve un joli design rouge et blanc, dans le plus pur style « site de gauche altermondialiste ». C’est voulu ! Les NR essayent de montrer à tous qu’ils sont au-dessus d’une clivage droite-gauche, qu’ils rallient à eux seuls tous les militants « anti-système », dont ils s’autoproclament les messies.
En réalité, le NR-type est tellement bouffi de suffisance qu’il a réussi à se mettre à dos tous les autres fafs (exception faite de ses camarades de VoxNR). C’est un peu l’équivalent faf de l’intello antifa qui parle de Bakounine sur un forum en n’ayant lu de lui qu’une citation sur Wikipédia. Le NR est un IW (internet warrior). Mais un IW littéraire, capable de mémoire et de patience. Contrairement à l’IW classique, qui n’arrive même pas à terminer une interview de Guillaume Faye, le NR sait se concentrer suffisamment longtemps pour lire un long texte. Ainsi, le VoxNRien de base a des connaissances beaucoup plus étendues que le simple IW. Il a lu De Benoist, Sorel, Jünger, sans compter quelques bouquins situés hors de son horizon politique immédiat, comme Proudhon.
Dommage que, de ses connaissances, il fasse un usage aussi médiocre. Lire des livres ne signifie pas forcément les comprendre, ni faire profil bas devant ce qu’on lit. Au contraire, notre NR est doté d’un ego monstrueux (il a au moins un truc en commun avec les autres fafs !). Il emmagasine les connaissances et les interprète selon ses propres préjugés, ce qui donne souvent des grosses conneries à l’arrivée. L’IW se la pète avec la photo d’un tag riquiqui que soi-disant il a fait lui-même, le NR fait de même avec des phrases imbitables et dépourvues de sens. A lui tout seul, il a remixé Hitler et Marx en les dépassant, car il a lu des résumés (ben oui, le NR est patient mais pas à ce point) de Mein Kampf ET du Capital ! Chaque nouveau jugement de valeur à deux balles qui sort de son brillant cerveau, pourvu qu’il le mette sur un forum ou sur MSN, orné de belles références ou de longues phrases ronflantes, gonflera son ego. Le NR se voit comme un intellectuel, un penseur, habilité à dire aux autres fafs ce qu’ils doivent penser et comment ils doivent le faire.
Le NR est un donneur de leçons, comme le schtroumpf à lunettes ou l’intello antifa. Sur VoxNR, où il soumet ses articles (soit sur le site soit sur le forum), il critique tout et tout le monde. Lui-même propose rarement quoi que ce soit, et quand bien même il le fait, il attend que les autres appliquent sa proposition à sa place. L’action, il est au-dessus. Il est un théoricien. Les autres doivent agir selon ses directives. Lui se contenterait simplement d’observer et de jouer les inspecteurs des travaux finis, même s’il n’a jamais bougé son cul de sa chaise pour militer.
Sur le forum de VoxNR, cette mentalité d’intello style "BHL faf" génère des débats stériles et sans fin. Dès que quelqu’un agit, dans le milieu faf ou dans l’actualité politique internationale (il est amusant de voir que nos intellos de service mettent parfois les deux sur le même rang…), chacun y va aussitôt de son commentaire. Bien sûr, tout le monde n’est pas d’accord, et des conflits d’ego surgissent. Est-ce que Saddam Hussein a été pendu par un tribunal américano-sioniste ou israélo-américain ? Fidel Castro était un grand leader avant d’être un grand chef d’état, ou l’inverse ? Vastes débats, qui reviennent de temps à autre sur un forum de vantards comme les déchets charriés par la houle sur la Côte d’Azur tous les étés.
Pourtant, l’unité de la communauté NR n’est jamais brisée. Elle est toujours maintenue… par la haine provenant de l’extérieur. Les NR, à force de donner des leçons à tout le monde, n’ont pas réussi à faire changer d’un iota le milieu faf mais sont parvenus à se faire détester de celui-ci. C’est pratique : même si les NR se bouffent la gueule entre eux à longueur de temps, ils feront toujours front commun face à des fafs non-NR. Essayez donc de vous inscrire sur VoxNR et présentez-vous en tant que RF ou JI. Tous les habitués se foutront de votre gueule, même s’ils sont en train de se disputer sur un autre topic pour savoir si Barack Obama est un métis blanc-noir ou noir-blanc. Ce qui ne les empêche pas, évidemment, de critiquer le manque d’unité du milieu faf.
Le NR pond des articles dithyrambiques que personne ne lit (sauf peut-être ses camarades), donne des leçons à tort et à travers et passe son temps libre sur des sites de gauchos pour montrer qu’il transcende à lui tout seul le fameux clivage droite-gauche. Au moins, il a le mérite d’écrire mieux que les trisomiques de Blood&Honour (qu’il méprise d’ailleurs)…
Remarquez, il a également réussi à se mettre au-dessus des gens du forum natio. Bien que lui-même révisionniste, il a compris que les débats portant là-dessus posaient de gros problèmes d’image extérieure et de légalité. Sur VoxNR, on en parle assez rarement, ou assez subtilement pour éviter les ennuis. Ce n’est pas le cas des clampins du forum natio, qui après plusieurs fermetures forcées de leur forum n’ont toujours pas compris que les débats révisionnistes à la con pouvaient les desservir…

Mais le NR est également un résistant. Plusieurs fois par an, il sort la tête de ses livres et de son écran pour aller à des meetings ou à des manifs. S’il s’agit de meetings, il dira à tout le monde qu’il y était, et que ça lui permet de « déconstruire » tout ce qu’il a entendu pour le « replacer » maladroitement dans une « perspective nationale-révolutionnaire » (les mots entre guillemets viennent tous du forum de VoxNR). S’il s’agit de manifs, c’est forcément des manifs pro-palestiniennes. En effet, en tant que militant pour la « liberté des peuples » à travers le globe, le NR est pro-palestinien et antisémite critique à l’égard du sionisme (ce qui ne veut pas dire que tout antisionisme soit antisémite, hein, que les pro-Israël n’en profitent pas pour frimer dans les commentaires de cet article). Il va donc rencontrer ses camarades NR, qui eux aussi se déplacent, dans certaines manifs pro-Palestine, lui permettant de se masturber joyeusement pour une fois. En rencontrant des camarades, il se prouve à lui-même que ses relations sont réelles et qu’il ne s’agit pas uniquement de contacts MSN ou de pseudos sur un forum. Car le NR est bien sûr conscient de la condition des IW, et bien qu’IW lui-même, il cherche à tout prix à s’en désolidariser pour se rassurer.
Cette branlette à la sauce keffieh-kebab lui permet d’adopter un autre trait commun aux fafs : la mythomanie. Après s’être pointé à une manif, voire s’il est courageux à un collage d’autocs dans le quartier latin (les NR parisiens n’osent pas coller ailleurs, c’est trop dangereux pour eux), il s’identifiera à la figure de l’enfant palestinien jetant des cailloux sur les chars d’assaut de Tsahal. Son imagination et sa mythomanie étant inversement proportionnelles à sa réelle capacité d’action, le NR se prendra pour un « résistant », un vrai. C’est ainsi qu’il trouve sa place dans le musée des chimères faf. De même que le militant JI se prend pour un spartiate tout droit sorti de 300, le militant RF pour un skinhead (ou un dévot selon sa condition sociale) ou le militant MNSF pour un SS, le NR se prend pour un penseur socio-politique, mais aussi pour un guerrier de l’antisionisme, un palestinien super fort qui fait exploser des chars d’assaut en jetant des cailloux dessus. Même si on lui rappelle qu’entre un occidental comme lui, tranquille dans son confort bourgeois, et un enfant palestinien qui vit dans un bidonville fréquemment rasé par Tsahal, il y a un fossé, le NR se rengorge et compare ses manif/collages à une intifada. « A Paris comme à Gaza, intifada ! » Peut-être qu’en jetant leurs mégots de clope sur les boutiques de la rue des Rosiers, ils créeront l’intifada à Paris… D’ici là, ils continuent leur masturbation intellectuelle sur leur forum, ou devant une petite bière lors de leurs rares sorties manifs. Sans oublier, bien sûr, de comparer fréquemment le moindre évènement positif (à leurs yeux) en Palestine à des concepts creux de proudhono-lévinassien ou à la dernière sortie collage il y a deux ans.

Le courant politique NR a eu son heure de gloire dans les années 70 avec le GUD. A l’époque, c’était réellement quelque chose. Les gudards n’hésitaient pas à s’entraîner durement au combat avant de monter à l’assaut contre des bolchéviques trois fois plus nombreux. Ce n’est pas pour rien que, dans les années 80, les terribles antifas chasseurs de skins préféraient se frotter à quelques bouffons NS qu’aux célèbres rats noirs.
Mais tout cela est fini. Le NR d’aujourd’hui est loin du gudard casse-cou, qui savait réellement ce qu’était le combat pied à pied. Celui d’aujourd’hui n’est plus qu’un intello rachitique ou adipeux, avec pour tout bagage combatif une lecture mal comprise d’intellectuels fafs et des heures de glanderie sur un forum. La liberté dans le monde peut se rassurer : pour la défendre, il y a VoxNR et quelques écrivaillons planqués derrière leur PC… Le nouvel ordre mondial américano-sioniste doit être terrorisé !