Qu'elle est belle, cette interprétation ! Les divisions seraient autant de preuves de réflexion : quand on n'arrive pas toujours au même résultat, c'est normal, après tout chacun a sa vérité et puis bon... On pourrait même aller plus loin : si le milieu est divisé, ce n'est que temporaire, car toutes les erreurs finissent par se fondre pour former une vérité commune, et déjà, dans le milieu, les embrouilles disparaissent, l'unité se réalise autour de valeurs qui font consensus, etc.
Eh bien, non. C'est faux. Les adulescents idéalistes, qui s'imaginent que refaire le monde autour d'une bière contribue sérieusement à le changer, peuvent aller se rhabiller. Etudiez l'histoire, bande d'imbéciles ! Tous les skins, de toutes les décennies et de tous les pays, régions ou mouvements, ont toujours fini par se taper dessus entre eux pour des histoires de bière ou de meufs. Milieu faf/antifa, milieu JI/RF, voire à l'intérieur même de telle fraction de telle tendance, il y a des conflits d'ego qui viennent se greffer sur les désaccords possibles et vogue la galère. Même à l'époque de la seconde guerre mondiale, la droite s'est déchirée entre collaboration et résistance, alors que ses militants étaient autrement plus cultivés et plus sérieux que les fafs d'aujourd'hui.
Et malgré tout ça, malgré les conflits d'ego sur fond d'Internet, de consommation et d'actions militantes futiles, le milieu faf pourrait s'unir comme par enchantement ? Pour y croire, il faut soit passer son temps sur Internet, donc ne rien connaître des embrouilles internes du "milieu", soit être franchement con.
Lorsqu'on est dans le milieu depuis longtemps, on est toujours plus ou moins atteint par la bêtise ambiante qui s'y trouve. On parle de foot, de bière, on se masturbe sur un grand soir dont on repousse toujours la mise en place effective à des lendemains qui n'arriveront jamais - tout en le gardant bien au chaud, ce grand soir, dans ses fantasmes. D'ailleurs, force est de constater que le faf conscient (qui est loin de former une majorité dans le milieu) de l'inutilité de tout cela se trouve toujours des excuses pour se mettre hors du lot. Si le milieu est infoutu de réaliser quoi que ce soit, "c'est pas de ma faute". Chacun sa tendance, chacun son excuse possible... du genre :
- "Moi, je suis du RF, et si le milieu est divisé, c'est à cause des zids, eux ils sont payés par le Mossad et par l'axe euro-sioniste, moi j'ai mes potes et nous on n'est pas divisés..."
- "Moi, je suis JI, d'accord le milieu c'est des bouffons, mais nous on est au-dessus d'eux, on n'est ni des skins ni des mythomanes, on est l'élite, bon d'accord on a besoin des mecs du milieu pour venir à nos soirées parce que sinon y'aurait jamais personne qui irait mais on peut très bien changer les choses sans eux..."
- "Moi, je suis un ancien, j'en ai déjà assez fait, je continue à militer en buvant des bières avec les jeunots au Local, et les conseils d'un ancien c'est déjà très bien, je suis pas obligé d'aller boire des bières avec eux, c'est un effort de ma part, et de toute façon on est seuls contre des hordes et on a raison..."
- "Moi, je tiens un blog faf, c'est très utile, mes 15 visiteurs par jour s'abreuvent à la source de ma culture et de mes copier-coller, je ne demande rien à personne sur Internet et si l'Occident s'écroule ben ce sera pas à cause de moi..."
- "Moi, je suis soraliste, je suis plus intelligent que les autres, et ceux qui refusent d'écouter la voix de notre maître Alain Soral sont des cons, d'ailleurs c'est l'axe américano-judéo-atlanto-anglo-euro-sioniste qui est à l'origine de tous les malheurs du monde, donc des nôtres aussi, et déjà heureusement qu'on est là pour le dénoncer dans des meetings avec Alain Soral parce que sans nous le milieu faf serait mort, d'abord."
Rattachés à telle ou telle tendance, les gens du milieu faf s'en contentent et ne pensent plus. C'est vrai, quoi : réfléchir, prendre le risque de se remettre en question, c'est trop fatiguant ! Et c'est autrement plus dangereux que de fantasmer sur une violence physique qui fait figure de gaminerie à côté de ce qui existe dans les vrais combats ! Non, l'important est de boire des bières, d'aller aux matches pour les footeux et de coller 3 autocs par mois pour se donner bonne conscience. "C'est bon, j'ai collé mes 3 autocs, j'ai contribué à la grande cause que je défends, maintenant je peux aller boire des bières et si l'Occident continue à décliner, on ne pourra pas dire que je n'ai pas fait tout ce qui était en mon pouvoir pour l'empêcher." Ca peut paraître idiot, mais les fafs raisonnent comme ça, sans s'en rendre compte. Sinon, ils prendraient peut-être leurs responsabilités...
Malgré ces habitudes communes à toutes les tendances et à tous les mouvements, les fafs restent divisés. Et pour cause, ils ne pensent pas. Un militant, c'est un mec qui ne pense pas. Un militant débite son discours, pense conformément au mouvement et aux bornes strinctes de ses positions, c'est-à-dire pense peu voire pas du tout. Si on y ajoute la fainéantise naturelle du faf, et le penchant consumériste de l'Occidental moyen d'aujourd'hui, qui se traduit chez le faf par la consommation d'idéologie via des t-shirts ou des CF, on comprend que les fafs se tapent dessus sans réfléchir. Il est beaucoup plus facile de pointer du doigt un bouc émissaire que de relever les failles du système dans son ensemble, ou, plus dur encore, de proposer une alternative crédible et de tout faire pour la mettre en place. "Ah, moi je militerais bien, mais vu le pouvoir juif dans les médias, ça va pas être possible, ça servirait à rien... je vais plutôt boire une bière au Local, peut-être que Batskin me fera une ristourne sur la quatorzième pinte de la soirée. Et puis bon, j'irais au meeting d'Alain Soral, comme ça je dépasserais ma condition de faf politiquement incorrect sans rien faire, dans tous les cas j'aurais raison de faire ce que je fais. 'tain, j'ai mal au crâne à force de réfléchir, allez, vite, je vais parler du prochain match de foot quand j'arriverais au Local."
Afin de donner une image claire des fafs et de leurs pseudos-ramifications, Politrash a établi une cartographie générale du milieu faf. Pour cela, la rédaction s'est fendue d'un résumé de chaque mouvement, avec sa tendance et son mode de fonctionnement.
Dans son infinie générosité, elle a également pensé aux petits fafounets, c'est-à-dire aux jeunots qui viennent juste d'arriver dans le milieu et se retrouvent déboussolés par les étiquettes qui s'y trouvent. A leur intention, nous avons listé les avantages et les inconvénients qu'il y a à adhérer à chaque mouvement.
I - FN
Description : parti parlementaire. Gros parti officiel de l'extrême droite en France, instrumentalisé depuis belle lurette. Assez divisé, comme le PS, pas de tendance claire. Même le refus de l'immigration n'est plus une constante au FN depuis le discours de la dalle d'Argentueil. Voir notre portrait du faf militant.
Profil pour y adhérer : tout et n'importe quoi. Bien qu'il ne fasse rien de ses militants, et n'organise jamais le moindre collage d'affiches en dehors des périodes d'élection, le FN a toujours besoin de militants. Par leurs cotises, ils lui permettent de payer les pantouflards qui y sont salariés, ainsi que les luxueux repas d'affaire de ses cadres. Alliot, Dubois, Lang et la lepénette (entre autres) en savent quelque chose ! Les militants servent également à remplir la manif du 1er mai et les rares meetings que le vieux Jean-Marie parvient encore à tenir. Beaucoup de fafs ont fait un passage au Front et l'ont quitté, déçu, après s'être fait sucer la moelle par le cadre qui gérait leur section du FNJ.
Avantages : | - On y gagne des objets divers et variés : pin's, autocs, t-shirts, petite carte en plastique avec la flamme tricolore dessus, CD promotionnel d'Isabella... L'idéal pour frimer et rendre jaloux les fafs qui n'y étaient pas ! |
Inconvénients : | - Il ne faut pas être looké. Au Front, tout est permis, sauf le "manque de respect" aux cadres (c'est-à-dire toute critique intelligente) et le fait de ressembler à un sapin de Noël. Dans un parti parlementaire, il faut prendre un minimum soin de son image auprès du grand public. |
II - MPF
Description : parti de Philippe de Villiers. Actif uniquement sur la Vendée, et pendant les élections présidentielles ou européennes. Mal vu pour le FN, et pour cause : les mairies du Front sont mal gérées, le Front s'appuie essentiellement sur l'antagonisme, tandis que "P2V" peut présenter un bilan positif de sa présidence du conseil général de la Vendée. (Inutile de dire que tous les bouffons marinistes vont accuser Politrash d'être pour De Villiers après ça.)
Profil pour adhérer : être vendéen, ou bourge.
Avantages : | - On a un leader intelligent, ainsi qu'un parti unifié. (On peut au moins reconnaître à "P2V" cette qualité-là). |
Inconvénients : | - Le MPF a une image de diviseur dans le milieu. Si vous allez au Local et que vous dites "je suis au MPF", vous allez être mal regardé. (Cela dit, le MPF survivra sans doute au Front.) |
III - RF
Description : Groupuscule qui s'est formé par une scission d'avec le FN. Assez gros groupuscule, n'existe quasiment que sur Paris et dans quelques régions bourges. Catho-tradi, s'approprie tous les trucs mythos dans le but d'unir le milieu faf (du genre : on est anti-européens, l'Europe c'est du caca, mais on aime la croix celtique parce que ça fait cool). Voir notre galerie photo du RF.
Profil pour y adhérer : il y en a deux. Soit vous êtes bourge et vous aimez le catholicisme comme les fans de Joey Starr aiment leur idole, soit vous êtes un sous-prolétaire minable qui trique sur les skinheads et les 80's.
Avantages : | - Le RF est ouvert à toutes les classes sociales. Vous êtes pauvre, vous faites un BTS d'éboueur avec option nettoyage de caniveau, vous triquez sur la Waffen-SS mais vous êtes trop con pour ouvrir un livre sur le sujet une fois dans votre vie ? C'est pas grave, on vous prend quand même. |
Inconvénients : | - Il faut être catho pour rentrer. |
La suite plus tard. Nous parlerons (entre autres) des JI, du PSF ou encore d'E&R.