vendredi 12 décembre 2008

Portrait : le commercial

Qu'on soit dans le milieu faf ou antifa, il y a une constante : la majorité des gens sont des mongoliens. Idéalistes rapidement désillusionnés (ou alors sacrément benêts), poseurs, suiveurs, petits chefs, tout ce qui est nul à chier trouve sa place dans les milieux politisés dits extrêmes. Mais tous ces gens portent une chose avec eux, c'est l'argent. En tant que consommateurs, ils peuvent rapporter du profit. Et c'est là que le commercial entre en scène.

Négociant dans l'âme, le commercial ne sait pas créer. Il n'a aucun talent pour trouver des idées, créer des oeuvres d'art, organiser une action militante... Par contre, il sait vendre. Il est assez opportuniste pour flairer les opportunités et possède assez de charisme pour se faire un peu apprécier des autres. En général, le commercial est souvent entré dans le milieu faf ou antifa pour les mêmes raisons que n'importe qui, c'est-à-dire parce qu'il gobait la propagande issue du milieu en question ou simplement pour se la péter. Mais rapidement, sa nature profonde reprend le dessus. Tous ces gens, qui boivent des bières et beuglent des slogans, ils consomment. Ils achètent des choses, ne serait-ce que de la bière le vendredi soir. Donc, on peut en tirer de l'argent. Le commercial raisonne comme ça, et il va se mettre en quête d'un moyen de plumer le pigeon tout en le rendant satisfait. C'est d'autant plus facile que ces milieux politisés fonctionnent avant tout sur le paraître... qui passe obligatoirement par les biens de consommation. Que serait un faf sans son sweat Thor Steinar, son pendentif à croix celtique autour du cou, voire son caleçon à croix de fer pour les plus atteints ? De même, que serait un antifa sans son sac Eastpak, ses patchs, son perfecto à 150 euros, son keffieh et son t-shirt rouge et noir ? On le voit au premier coup d'oeil : ces types-là, qu'ils mènent des "actions militantes" ou non, constituent une source potentielle de revenus. Certains ne s'y sont pas trompés.
La première fois qu'on s'est servi de la politique pour gagner du fric en vendant des produits dérivés, c'était grâce à Che Guevara. Icône éternelle des antifascistes de 14 ans et de leurs aînés qui n'ont pas grandi depuis, le Che a été une incroyable pompe à fric après sa mort. Catapulté au rang de martyr, il est devenu une icône. Or, qui dit icône dit support matériel, donc biens de consommation. T-shirts, drapeaux, bérets, pendentifs, sweats, posters, cacas de chien (si on vendait des crottes de chien estampillées Che Guevara©, il se trouverait forcément quelque part un type assez con pour en acheter une), tout y est passé. La vague soixante-huitarde aidant, des générations entières de rebelles en peau de lapin se sont précipitées sur cette marque capitaliste pour afficher leur rebéllion anticapitaliste. Le mieux (ou le pire), c'est que 90% des gens se sont vraiment cru anticapitalistes en enrichissant les types qui vendaient ces merdes. Mais l'argent n'a pas d'odeur, et merdes ou pas, pas mal de commerciaux se sont fait de l'argent en vendant des articles à l'effigie du Che©. Le commercialisme en politique était né.


Aujourd'hui, on en trouve toujours beaucoup chez les antifas. Ceux-ci étant un vivier inépuisable de bourges superficiels, qui croient que le degré de rebéllitude de quelqu'un se mesure au nombre de patchs sur son sac, les commerciaux du milieu ont parfaitement compris comment se faire de l'argent. C'est la loi du capital : là où il y a demande, il y a de l'offre. Y compris et surtout chez les anticapitalistes qui se prétendent hyper-radicaux. Regardez sur Internet, ou même à Châtelet-les-halles ou Ménilmontant, le nombre de magasins qui vendent des babioles antifas... Toi aussi, achète ta bague avec un A cerclé dessus, ton t-shirt Anarchy©, ton badge "Skating© is not a crime", ton perfecto qui coûte 3 jours du salaire d'un smicard, tes sambas Adidas©, ou tes Doc Martens© si t'es un vrai rebelle, sans oublier les lunettes de soleil Commerce Equitable© made in China, la machine à coudre (pour faire semblant de coudre soi-même ses jeans et se la péter en parlant de "Do It Yourself©", l'attitude Punk© par excellence), l'intégrale des CD's et DVD's dédiés à Terzic et autres VRP de l'antifascisme, et si tu parviens à réunir tout ça, tu seras un véritable anticapitaliste. Les commerciaux qui arrondissent leur fin de mois grâce à ce business sont légion. Certains en vivent carrément. Le plus drôle étant ceux qui vendent sur Ebay : quand les antifas leurs achètent des articles, chaque article est taxé par Ebay et reçoit une taxe supplémentaire pour le e-commerce... Mais c'est anti-système, anti-capitaliste, hein ! Ne les confondez pas avec ces sales fascistes du RF qui se baladent en Barbour, eux c'est des bourgeois. La preuve, ils n'ont même pas de patch Anarchy© sur leur sac. Que voulez-vous de plus comme preuve ?

Il y a des boutiques politiques hors de prix partout sur Internet, ou dans certains quartiers de Paris. Vous, lecteur avide d'informations, vous avez trop la flemme d'en chercher ? Et puis, se mettre en quête de produits en plastique avec un Che ou un A cerclé dessus, ça n'a aucun intérêt ? Rassurez-vous : nous autres, corbeaux du Net, faisons la recherche à votre place pour vous faire tomber de purs produits de consommation tous cuits dans le bec.
Songez aux Béruriers Noirs, ce groupe hyper-rebelle et engagé qui a dit fuck à un prix officiel (waw, ça c'est de l'engagement ! Le système a dû trembler quand les Bérus ont refusés leur prix !). Après la dissolution du groupe, ils ont sorti des tas de CD's ou de compiles "posthumes", sur lesquelles on retrouvait toujours les mêmes titres mais qui se vendaient comme des petits pains... à la FNAC. Un magasin, on en conviendra, drôlement anticapitaliste. Les Bérus ont d'ailleurs refait récemment une série de concerts. Soi-disant pour la gloire, et pour contrer la popularité croissante du vilain Jean-Marie, mais surtout pour gagner du fric. Comme NTM, qui s'est reformé en septembre 2008 pour une série de concerts au Zénith, concerts à guichets fermés malgré les places hors de prix, les Bérus se sont brièvement remis ensemble pour entuber un peu plus les fans. Après y avoir cru, étant jeunes, ils ont fini par comprendre que le milieu antifa n'était bon qu'à cracher du pognon et à s'exciter sur les discours consensuels tout comme des jeunes filles de 12 ans qui mouillent devant un poster de Bill Kaulitz...
Autre exemple de commercialisme antifa : on pense, bien sûr, à toutes les vedettes du show-biz qui ont joué les anti-Le Pen en 2002, juste pour coller aux opinions du politiquement correct. Un de ceux qui ont joué le jeu à fond était Manau, cette star multimillionnaire qui s'est elle-même comparé à un soldat de la Première Guerre Mondiale ou à un résistant de la seconde... Résistant contre quoi ? Contre un parti de branleurs ultraminoritaires monté en épingle par les médias ? Contre les 10 anciens qui remplissent encore à grand-peine les réunions du FNJ Paris ? Redescends sur terre, t'es pas un résistant, juste une idole pour ados trop cons et trop riches !

Le pire exemple de commercialisme antifa n'est pourtant pas Manau, mais, on vous le donne en mille, Julien Terzic. Ex-bassiste dans un groupe de rock pourri (qui, comme Manau ou Noir Désir, se vendait à la FNAC), ancien leader d'une bande de délinquants minables qui se vantent d'avoir débarassé Châtelet-les-halles des 3 bouffons NS qui y traînaient le samedi, "Juju" gère aujourd'hui un bar à Ménilmontant, le Saint-Sauveur. Le tout-Paris des rebelles antifas s'y retrouve les soirs de week-end. C'est un bar de 15 m², inconfortable, bruyant, où les consommations sont chères (tout ceci correspond bien à la mentalité antifa...) mais littéralement porté par l'image de marque de Terzic. Celui-ci a été assez rusé pour créer son propre mythe, à coups d'exagérations, de frime et de mythomanie compulsive. Avec ses compères OGKim© "Le Nain", Filou© "Mister Obésité" et Marsu© "Je Gagne du Fric avec les Bérus", il a fait un DVD à 20 euros, "Antifas chasseurs de skins", dans lequel il raconte et réécrit des histoires de bagarre sans importance ayant eu lieu dans les années 80. Nous allons bientôt faire une section consacrée à Antifas chasseurs de skins pour montrer toute la bêtise de ce documentaire mytho, qui fait quand même beaucoup rire les non-antifas s'étant hasardés à le regarder. Un peu de patience. Toujours est-il que Terzic est devenu riche (sale bourgeois de meeeerde !!!!) en laissant les crasseux parisiens se souler dans son bar.

Pourtant, les antifas ne sont pas les seuls à se faire noyauter par le commercial. Le marchand, l'homme qui sait acheter pour une miche de pain et revendre très cher, a un flair inné pour les opportunités financières. Généralement dépourvu de conscience (s'il en a une, il s'auto-persuade que ce qu'il fait est utile à la cause), le commercial sévit dans tous les milieux. N'en déplaise aux tenants du complot judéo-maçonnique ou nazi, la mentalité du commercial existe partout. Le commercial n'est pas le gros rebelle pour lequel il veut passer, loin de là ! Propret, jamais un mot plus haut que l'autre, l'air de donner des conseils de manière tout à fait désintéressée, le commercial existe aussi chez les fafs. Même habillé comme un clown, un commercial est toujours un commercial et ne pense qu'à son profit. Aux Etats-unis, les boutiques VPC pour néo-nazis sont incroyablement nombreuses. AryanWear, Micetrap, FreeYourMind Productions, Nordic Diffusion, 2yt4u, on trouve un tas de magasins online qui vendent toutes sortes d'articles, de la chaussure avec des croix gammées sous la semelle aux classiques patchs et t-shirts. Quand on voit le nombre d'articles vendus, qui servent exclusivement à se la péter tout en rejetant le "consumérisme de notre époque", c'est risible... Et malgré tout, les types qui tiennent ces magasins gagnent de l'argent puisque sinon tous seraient déjà fermés depuis longtemps.
Quand on n'est pas nazi, on trouve aussi des magasins de ce genre. En France, outre les classiques Patriote Productions et Alternative-S, deux boutiques inféodées à des groupuscules que tout le monde connaît dans le milieu faf, il y a aussi des magasins plus lucratifs. Par exemple, Libre Diffusion, une soi-disant librairie faf qui vend surtout des bibelots et de la fringue bas de gamme, ainsi que du RAC pour se faire de l'argent avec les skins. Mais elle n'est pas la seule. En fait, les librairies fafs se sont reconverties dans la vente de fringues. Vu que les fafs sont rarement cultivés au point d'acheter des bouquins, il faut bien vivre, et puis c'est cool de les pigeonner un petit peu... Sans oublier les distros RAC sur Internet : on trouve toutes sortes de e-boutiques RAC françaises. Le truc drôle, c'est que les pages sont toutes moches et qu'on ne peut pas payer en ligne. Ben oui, ce sont des skins derrière ces boutiques ! Commercial ou non, un skin reste un skin, c'est-à-dire un débile incapable d'installer un script de paiment clé en main. Que voulez-vous, on ne se refait pas...
Julien Terzic a un homologue faf : il s'agit, vous l'aurez deviné, de Batskin. Lui aussi tavernier à deux sous, lui aussi chargé d'un passif mythique et mythonnant, Serge Ayoub aka Batskin tient un bar rue de Javel. Question conditions, c'est pareil que chez Terzic : même salle minuscule, même inconfort, mêmes boissons hors de prix... Quand on vous disait que la mentalité était la même des deux côtés...
Mais le pire exemple de commercialisme chez les fafs n'est pourtant pas Batskin. Notre ex-JNR, au moins, ne vend pas de CD à la FNAC, ni de t-shirt à sa propre effigie. Non, le plus commercial des commerciaux fafs est un certain Paul Thore, dit Le Bûcheron. Ex-patron de Bleu Blanc Rock, un label RIF-RAC dont il est parti en emportant la caisse, il s'est reconverti dans la vente de t-shirts. Avec sa marque déposée Guerilla T-Shirts©, Thore vend des t-shirts à 20 euros, t-shirts sur lesquels on trouve des idées repiquées aux gauchistes comme une caméra de surveillance assortie du slogan "Sarko is watching you"... Si Guerilla T-Shirts© ne produisait pas ces trucs, tous les fafs associeraient ce slogan aux gauches, mais comme l'un des leurs se fait du fric avec, c'est leur slogan à eux ! Et ce n'est pas tout ! D'après certaines rumeurs de comptoir, il posséderait même des parts de marché dans la bière Charlemagne©, une sorte de Guiness du pauvre vendue aux fafs parce qu'on trouve l'insigne de la Division Charlemagne sur les bouteilles. Les rivalités JI-RF ? Paupaul s'en fout, il va aux évènements des deux pour vendre sa marchandise, et ça marche ! Combien de mythos, après le Congrès Nationaliste, sont venus se la péter au RF avec leur t-shirt Guerilla© tout pourri, sans se rendre compte que les slogans dessus étaient repiqués aux gauches vu que Thore n'a pas d'imagination ? Gageons qu'avec sa bière dégueu, il gagne suffisamment d'argent pour payer la fabrication des t-shirts avant qu'ils ne soient vendus... C'est qu'ils coûtent cher, ces morceaux de tissu made in China, même refourgués 20 euros dans les meetings branlette...

Fafs ou antifas se veulent anti-système. Avant, dans les années 70, quand certains se battaient encore pied à pied pour de vrai, les bagarres entre les deux camps les empêchaient de se liguer contre le gouvernement. Aujourd'hui, ils ne se tapent plus, mais le système les contrôle encore mieux, car les branleurs des deux camps se livrent une course effrénée à la consommation. Entre les marques des mythos skins de tous bords, Lonsdale, Fred Perry, Alpha Industries, ainsi que les commerciaux qui vendent leur camelote politisée à tout le monde, le libéralisme peut s'assurer une part de profit sans problèmes. Après tout, il faut bien que les antisystème fournissent leur obole à l'économie de marché ! Déjà que c'est la crise financière, alors si en plus ils arrêtaient de consommer, vous n'imaginez pas... Heureusement, tant qu'il y aura des commerciaux, l'économie des microcosmes fafs-antifas ne s'écroulera pas : même pauvre, même assomé par un boulot de merde toute la semaine, le faf aura toujours besoin de son polo Fred Perry© ou de son t-shirt Guerilla© pour se la péter en soirée bière ! Le paraître, c'est le paraître, et il n'y a pas d'autre alternative. Du moins, pas pour nos amis fafounets, et encore moins pour les crasseux fans du Che©.

Si Politrash a du succès, on essayera de vendre des t-shirts nous aussi. Peut-être que ça marchera ?

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