vendredi 26 décembre 2008

Portrait : l'admin

Chez les fafs, les antifas, et d'une manière générale sur tout l'Internet existent des forums divers et variés. Les gens s'y rendent pour communiquer, se faire des cyber-amis, s'échanger des infos... Sans forums, la plupart des fafs seraient désarçonnés. Où pourraient-ils répandre leurs ragots ou râler sur le nouvel ordre mondial AVANT la soirée bière du week-end ? Les antifas, eux, le seraient un peu moins, vu qu'ils sont trop flemmards pour s'inscrire sur des forums et préfèrent dire leurs conneries dans les commentaires de leurs blogs favoris, mais tout de même, sans leurs forums de branleurs ils seraient bien embêtés.
Derrière le forum, on trouve des tas de gens : simple forumeurs, habitués du lieu, modérateurs, copains des admins et bien sûr les admins eux-mêmes. L'air de rien, ces types exercent un certain pouvoir sur leur petit forum, et ils n'hésitent pas à le faire savoir. Qui sont-ils ?

L'admin est un internet warrior qui a réussi. Contrairement au troll, qui continue à se planquer derrière son écran pour créer des polémiques inutiles et s'en repaître, l'admin est un grand homme. Au lieu de détruire, comme le troll, il a construit. Au lieu de détruire, il unifie. Capable de gérer un forumactif clé en main (ou un phpBB clé en main s'il est balèze en informatique), l'admin est quelqu'un d'important. Avec quelques camarades, il a fondé une communauté virtuelle, avec de vraies discussions. Pensez donc, des règlements à rallonge, des infos pompées sur Indymedia/Altermedia/Novopress et des réactions mal orthographiées, c'est déjà l'embryon d'une troupe d'élite ! Petite au début, la communauté s'est agrandie. Les faf/antifas détestant la solitude, vu qu'ils ont besoin d'autrui pour se la raconter, quelques paumés s'y sont inscrits. Quand un nombre suffisant de paumés s'est échoué sur le forum, celui-ci est devenu attirant pour les internet warrior "in" qui s'affichent sur tous les gros forums. C'est par ce mécanisme d'attraction progressive que les forums de true rebelz deviennent de plus en plus gros, jusqu'à devenir des "piliers" (ah ah ah) du Web "militant" (oh oh oh). A moins, bien sûr, qu'ils n'attirent personne, parce que tous les messages sont mal écrits et que personne ne poste régulièrement, à part un admin trop brouillon qui remplit son forum à lui tout seul.
On trouve deux types d'admin :
- L'internet warrior pur et dur. C'est le plus courant. Personne ne l'a jamais vu en vrai, mais il est au courant de tout. Grâce à ses potes, IW comme lui mais prétendant le contraire à tout bout de champ, il connaît les moindres ragots du milieu faf. (Notez, on dit fafs, mais tout ça s'applique aussi aux crasseux.) Sur son forum, il règne en maître et ne perd jamais une occasion de le faire savoir. Il a monté son forum tout seul, ou avec quelques contacts MSN. En général, ces endroits sont des forumactif ou des aceboard minables, qui ferment au bout de quelques temps. Mais attention ! Si l'internet warrior qui sert d'admin à cet endroit pourri n'a jamais rien produit, si sa vie n'est qu'une grosse partie de glande devant son écran, associée à un échec scolaire flagrant, le forum est un endroit où il est enfin quelqu'un. L'admin prétend animer l'endroit pour donner à ses camarades un espace d'expression, informer contre le nouvel ordre mondial, etc.
Mais tous ces beaux mots ne sont bien sûr que des mensonges. Sur son forum miteux qui regroupe, dans le meilleur des cas, une trentaine de boutonneux, l'admin est le maître après Dieu. Il efface, bannit, crée des titres et des rangs (généralement mal orthographiés). Sur son forum, il peut enfin être quelqu'un. Toute la frustration accumulée dans sa vie quotidienne y trouve un exutoire. L'admin se la raconte à mort, balance tout et n'importe quoi pour se faire mousser. Quand il copie-colle des articles, il s'imagine que personne ne va sur les sites d'information officiels et que les gens préfèrent faire un détour via son forum au lieu de voir directement à la source. Ces copiés-collés ne sont d'ailleurs qu'un prétexte à masturbation. Les quelques boulets qui hantent le forum y vont chacun de leur petit commentaire. Commentaire inutile, certes, mais qu'on soit sur Internet ou dans le monde réel, il faut bien s'afficher pour montrer qu'on existe. C'est hyper-important.
- L'autre type d'admin est le cadre de mouvement faf. Déjà, ça rigole moins. Le type en question est un vrai faf du milieu, un habitué des soirées bière et des collages d'autocs. Bien qu'il se masturbe très largement derrière son écran, une certaine assise dans le monde réel lui donne l'impression d'une supériorité écrasante sur ces cancrelats de geeks. Les internet warrior, il les méprise largement. Pour lui, ce ne sont que des planqués, des lâches, des types incapables de prendre leur carte dans un mouvement (le sien, bien entendu). En général, l'admin-cadre se sert de son groupuscule pour attirer des gens sur son forum. Tout forum créé par un mec du milieu attirera les autres militants, les fafs des soirées bière, et par effet boule de neige un tas d'autres personnes. Ces forums-là deviennent très vite gros (ce qui rend malade de jalousie les admins de forumactifs n'ayant jamais dépassé les 30 inscrits), avec parfois plus de 500 inscrits. C'est pas encore Blood&honour, mais pour un truc d'obédience réduite c'est pas si mal.

Ces deux admins ont une chose en commun, à savoir leur manière très particulière de gérer un forum. L'admin est le maître après Dieu, le Führer de sa page web, le boss de la souris. N'ayant rien à faire de sa vie, si ce n'est entretenir sa propre image, il passe son temps à surveiller les messages. Dès que quelqu'un ose émettre une opinion qui s'écarte très légèrement de la sienne, il se fâche tout rouge. Ici, c'est SON royaume, pas celui de la liberté d'expression ! Même si l'admin et ses petits copains réclament à tout prix la liberté d'expression pour leur mouvement, le révisionnisme, etc. ils sont eux-mêmes totalement incapables de faire exister la moindre liberté de ton sur leur forum. Les bannissements injustifiés, les effacements inexpliqués sont légion.
Pourtant, l'admin n'est pas seul à gérer son forum, sinon il aurait le caleçon tout mouillé en permanence. Notre super-gestionnaire est donc secondé par des modérateurs, ainsi que des habitués également appelés "lèche-culs". Ces modérateurs et habitués forment un tout compact. Ils se connaissent depuis des lustres, échangent des private joke, le forum est LEUR royaume, autant que celui de l'admin. Généralement, ces habitués sont xénophobes et prétentieux. Tout nouvel arrivant est mal vu s'il ne va pas exactement dans leur sens. Il n'est pas rare de voir des modérateurs insulter les gens, parce qu'ils savent que rien ne peut leur arriver, et si les forumeurs agressés répondent le quart de ce qu'on leur a dit, on les bannit sur l'heure. Dans le genre "petit stalinien", il est rare de voir pire qu'un modérateur de forum politisé. Les modos politisés, et en particulier les gauchistes, sont les gens plus dogmatiques et les plus bornés qui existent. Après tout, quand on est le maître après l'admin et qu'on est planqué derrière son écran, le respect d'autrui est en option...
Sur le forum, les habitués ont l'ambition de devenir eux-mêmes modos, ou carrément admins. Ils se comportent généralement comme des gros sycophantes, bêtes et mange-boule. En plus de s'afficher comme tout le monde, ils tentent de s'insérer dans les private jokes des modérateurs, leurs font des compliments on ne peut plus suce-bite et crachent à qui mieux mieux sur les mouvements "ennemis". Car il n'y a rien de plus unificateur (et de plus élévateur pour l'ambitieux) que la haine. Sur le forum natio, par exemple, les petits ambitieux rêvant d'être modérateurs ou simplement avides de s'afficher font de la surenchère dès qu'il s'agit de cracher sur les gauchistes/juifs/identitaires/trolls. De même, dès qu'un individu est victime des plaisanteries insultantes d'un modo, on trouve tout de suite une armée de cyber-crétins qui insultent le pauvre type sans même savoir de quoi il retourne, juste pour imiter le modo et rentrer dans ses bonnes grâces.
Entre eux, ça complote sec : chacun essaye de se montrer le plus sympa, le plus présent et le plus compétent possible (comprendre le premier à copier-coller les infos des sites officiels dès qu'elles sont publiées), mais ces ambitieux se détestent. Ils sont rivaux et convoitent tous la même place. Hors de question de laisser prendre l'objectif ! Chacun échange fréquemment des MP avec les modos, ou avec l'admin, pour discréditer tel ou tel habitué bien en vue qui pourrait devenir modérateur à la prochaine occasion. Parfois, ils s'égratignent par des plaisanteries faussement innocentes sur le forum public. Si l'un d'eux commet le malheur de déraper, par exemple en étant trop virulent ou révisionniste dans un de ses posts, les autres habitués-aspirants le rappellent tous à l'ordre et y vont de leur couplet sur l'importance de respecter la loi (tout en crachant, évidemment, sur cette même loi odieusement liberticide). Ce qui peut aboutir au bannissement de gros posteurs, grillés par des complots de coulisses, malgré leur léchage de cul des modos/admins. Eh oui, on ne gagne pas toujours à ce jeu-là, et rien n'amuse plus un admin que de casser brutalement les espérances d'un habitué aspirant modéro ! Les trolls, il est trop con pour les voir, alors il faut bien qu'il bannisse quelqu'un pour pouvoir se toucher la quéquette.

Sur certains forums fafs (comme le forum natio ou Stormfront), les modos ont inventé une technique particulièrement répressive d'exercice du pouvoir : la validation des messages. Quand on poste un message, il faut attendre qu'un modérateur l'ait lu pour qu'il apparaisse sur le forum. Comme les modos n'ont aucune vie en dehors du milieu (ce qui signifie beaucoup d'heures devant l'écran, même s'ils se pointent aux soirées bière), la validation se fait rapidement, mais on voit tout de suite le côté extrêmement contraignant de la mesure. Pour poster un message, on doit obligatoirement plaire au modo, sinon c'est censure + bannissement ! Avec ça, les modérateurs et leurs lèche-culs habituels peuvent garder la haute main sur les échanges du forum et afficher les commentaires inutiles en priorité. C'est bien la peine de dénoncer Big Brother et la "Jewstice" pour être soi-même plus fasciste que le Duce. Un truc aussi visible et aussi chiant pour la plupart gens, le nouvel ordre mondial américano-sioniste n'aurait même pas osé.
Les forums antifas ne sont pas en reste. Si on n'y trouve aucune validation des messages, les admins n'en sont pas moins présents. Spécificité des forums antifas : les admins y sont beaucoup plus staliniens que ceux des forums fafs, ce qui veut dire qu'ils gardent un pouvoir beaucoup plus centralisé. Dans les fofos rouges, il y a beaucoup d'habitués, quelques modéros, mais ceux-ci n'ont qu'un pouvoir de façade. Les admins, eux, restent cachés mais présents. Faites donc l'expérience. Postez un message incluant un désaccord, même très minime, avec la ligne officielle du forum et vous serez banni au bout de deux minutes. Par exemple, si vous dites que le voile islamique porté par des nounous dans les crèches peut éventuellement porter atteinte à la laïcité (et encore, s'il couvre le visage), vous serez immédiatement traité de raciste-nazi-islamophobe, banni, et insulté par tous les branleurs du forum. Sachant que seuls les admins peuvent bannir (les modérateurs ne peuvent qu'effacer les messages), on voit très bien les admins antifas passant leur vie devant leur écran, à actualiser leur page d'accueil toutes les dix secondes pour lire le moindre nouveau message dès qu'il est posté... Au moins, sur les forums natios, on peut attendre plusieurs jours avant d'être banni, même si les messages ne sont pas validés (soit que les modos soient fainéants, soit qu'ils jouent aux petits censeurs).

Tout ce beau monde est aussi mythomane derrière son écran que dans la vraie vie. Aucune réalisation militante ne sert à quoi que ce soit, si ce n'est rapporter du fric à quelques-uns, gonfler leur ego ou donner des trucs à raconter en soirée bière. C'est aussi valable pour les forums. Aucun de ces repaires de geeks dégénérés n'a jamais fait avancer la moindre cause. Par contre, il fait passer le temps aux trisomiques qui s'y inscrivent, créée des intrigues, centralise les ragots et permet de se branler au vu et au su de tous sans quitter sa chambre.
Mention spéciale au forum natio, où le rang des plus gros posteurs, "Héro", est orthographié sans S à la fin... Le Renouveau Français, ça prétend sauver la France du judéo-mondialo-bolchévismo-sionisme mais c'est même pas foutu d'orthographier un mot correctement sur un forum pourri, ni même de corriger la faute en temps et en heure ! Au moment où nous écrivons ces lignes, la faute est toujours là, et elle doit y être depuis au moins deux ans. Dur d'être à la fois anti-racailles, anti-langage SMS et illettré quand même !
De toute façon, tant que personne ne le remarque, l'image de nos chers admins sera intacte et ils pourront continuer à jouer aux petits chefs sur leur phpBB pas mis à jour depuis un an (si certains veulent hacker le forum natio, c'est peut-être possible ?). On pense notamment à Bruno Archier, alias Françia Ceterva, spécialiste des private jokes à deux balles et des cyber-branlettes sur des histoires de bagarres plus ou moins enjolivées. Rassurez-vous, dans son cas, c'est encore plus vrai IRL que sur le forum natio. Pour un admin nourri aux chips (et encore, des "Jésus' Crackers" goût crucifix), Archier est un vrai dur !

dimanche 21 décembre 2008

Cindy Sander

Cindy Sander est l'archétype de la chanteuse new generation. Grâce à Internet et à ses pouvoirs magiques, elle est devenue l'égale du Star Wars Kid, Clément le Nolife ou autres rappeurs du 92. Mais contrairement à eux, elle a su en tirer profit pour devenir une vraie star. Enfin, vraie, façon de parler : tout le monde se moque d'elle si ce n'est quelques fans écervelés. Il faut dire qu'on a rarement vu un buzz aussi ridicule. En effet, Cindy Sander n'a rien d'exceptionnel. Les dents longues, un talent inversement proportionnel à son poids, des paroles baveuses, une imagerie kitsch et une variète pourrie déjà chantonnée 10 000 fois, on a déjà vu ça...10 000 fois, justement.
Pourquoi Cindy Sander a-t-elle fait un buzz ? Qui est-elle vraiment ?

Née en 1978, Cindy Sandmeier (elle prendra le pseudo de Sander par la suite) est montée sur scène pour la première fois quand elle avait quatre ans. Benjamine d'une fratrie de douze enfants, issue d'une famille de campagnards illettrés pour qui la contraception était un rêve inconnu, son enfance ingrate lui pèsera toujours sur le coeur. Depuis longtemps, elle rêve de gloire, de richesse et de reconnaissance. Comme des milliers d'autres crétins, devenus inutiles avec le déclin du secteur primaire, il est hors de question pour elle de reprendre les champs de ses culs-terreux de parents. Sa mère ayant raté sa vie, elle veut à tout prix voir ses enfants (enfin, au moins un d'entre eux) réussir, histoire d'effacer son propre échec. Se rendant compte des talents vocaux de sa fille Cindy, aussi maigres soient les talents en question, elle la pousse vers la réussite avec un acharnement hors normes. Le résultat ne se fait pas attendre : en 1989, c'est-à-dire à 11 ans, Cindy sort son premier 45 tours. On n'a jamais su s'il était bon ou mauvais, vu qu'il est impossible de le trouver où que ce soit. A vrai dire, on s'en fout, car le plus intéressant vient après.
A vingt ans, Cindy épouse Sébastien Braun, un modeste coiffeur qui jouera également un rôle d'imprésario. Brasser en même temps de l'argent propre et des cheveux sales, c'est pas commun, et vu comment Cindy va ramer des années durant on ne peut pas dire que ça ait très bien réussi. Sébastien laisse tout de même sa femme faire le maximum pour atteindre le succès. Pourvue de la même ténacité que sa mère, Cindy Sander parviendra à décrocher des premières parties de concerts commerciaux, passant avant des artistes comme Nicoletta ou Lio. Ceux-là étant, bien évidemment, de purs produits de consommation destinés à faire cracher du pognon aux amateurs de variétoche. Cindy rêve de devenir comme eux. Le star system, être pressée comme une éponge par des labels requins et finir dans l'oubli aussi rapidement qu'on est monté sous les feux de la rampe, ça fait rêver...
D'après certaines rumeurs, Cindy aurait couché avec divers imprésarios et commerciaux pour assurer ses premières parties. Après tout, elle est prête à faire n'importe quoi pour réussir. Et puis, dans le milieu du show-bizz, il est courant pour une femme de pomper des dards à la chaîne dans ce but. Cependant, nous pensons que ce sont là des rumeurs malveillantes, fomentées par des gens irrespectueux de la dignité de la chanteuse. La preuve : Cindy est beaucoup trop grosse pour donner à qui que ce soit l'envie de coucher avec elle, surtout des imprésarios habitués aux putes de luxe !
Une chose avérée, par contre, c'est que Cindy assiste à la montée des émissions de télé-réalité style Star Academy ou Popstars. Une personne normalement constituée verrait d'un oeil navré ces émissions-là, destinées à utiliser des pauvres types sans talent pour faire gagner de l'argent à l'industrie du disque, le tout avec un soupçon de voyeurisme aussi pervers que bas de gamme. Cindy, elle, voit ça tout autrement. Puisqu'elle rêve de devenir une star, pourquoi ne pas tenter de passer par là ?
N'importe quel habitué des castings vous le dira : les directeurs d'entretien sont tout, sauf humains. Assis derrière leur bureau, bien insérés dans le milieu ultra-friqué du show-bizz, ils disposent d'un pouvoir énorme sur les pauvres types qui se soumettent à leur jugement. Ils peuvent sortir quelqu'un de la précarité, le rendre riche et célèbre (même s'il n'a aucun talent), ou au contraire le renvoyer dans les limbes de la Loose avec un grand L. C'est comme ils veulent. Bien entendu, ils en sont tout à fait conscients et en profitent à mort. Quand quelque chose ne leur plaît pas, même s'il s'agit d'un détail insignifiant, ils se moquent bruyamment du candidat, l'obligent à rester souriant et sympathique tout en se moquant de lui. La plupart n'en ressortent pas indemnes, l'ego des directeurs de casting ayant impitoyablement écrasé le leur. Cindy Sander est passée par là, elle aussi. Elle a tout fait, y compris participer à des émissions de télé-réalité non musicales, c'est-à-dire des trucs voyeuristes à la Loft Story.
Peine perdue : le succès ne vient pas. Histoire de gagner sa croûte, elle ouvre un salon de manucure. Après avoir galéré pendant des années, elle va enfin pouvoir délester des petites pouffes de leur argent durement gagné en leur mettant des trucs en plastique (ou des vernis cracas) sur les ongles. Mais, au fond d'elle, Cindy refuse son échec. Elle veut continuer coûte que coûte, elle n'a pas attendu tout ce temps pour vernir des ongles tout de même !
Heureusement, le destin va lui filer un coup de pouce, et c'est le casting de la Nouvelle Star qui va lui ouvrir les portes du succès.

Quand elle passe ce fameux casting, Cindy se fait recaler une nouvelle fois. Comme d'hab, le jury se montre peu amène. Déjà que les directeurs de casting sont prétentieux et désagréables, ceux d'M6 le sont encore plus, et Cindy se fait casser. Depuis le temps, elle a l'habitude, et puis on ne peut pas dire qu'elle amène quoi que ce soit de nouveau dans la musique. Tout ce qu'elle fait a déjà été fait avant elle. Aucune imagination, rien de neuf, rien qui vaille le détour. Le jury se moque d'elle, on la traite de ringarde, on lui trouve tous les tics du monde. Mais ce casting n'est pas n'importe lequel, et il va passer sur M6. Eh oui, les spectateurs sont avides d'humiliations, et M6 l'a très bien compris. Dans la Nouvelle Star, outre les pseudo-performances de chanteurs stéréotypés, on assiste aussi à des castings ratés, histoire que les téléspectateurs puissent se dire qu'au fond leur vie n'est pas si nulle puisque des gens comme Cindy Sander se font humilier devant des millions d'entre eux dans l'espoir de devenir des stars. Le casting passe donc à la télé, précédé d'un reportage qui la montre comme prétentieuse et grosse. A ce moment-là, Cindy est un objet d'humiliation et de consommation parmi d'autres. Pourtant, on ne sait pas pourquoi, quelques internautes ne sachant pas quoi faire de leur temps libre commencent à parler d'elle sur leurs blogs, sur des forums... Un effet de masse se forme et Cindy Sander devient tout d'un coup l'objet d'un buzz.

Pourquoi elle a fait un buzz, on l'ignore. Mais elle devient tout d'un coup très connue. La blogosphère, toujours en quête d'un os à ronger (le journalisme pseudo-citoyen a au moins un point commun avec le journalisme tout court), s'emballe comme une machine trop chargée.
Cette nouvelle notoriété intéresse les médias. Cindy est recrutée comme chroniqueuse, elle squatte divers plateaux télés, jusqu'à être ré-invitée sur le plateau de la Nouvelle Star pour chanter son single "Papillon de lumière". Si vous l'avez entendu une fois, vous l'aurez sûrement remarqué : ce single est kitsch, les paroles sont kitsch, la voix de Cindy est à peine posée. Tout cela est fait exprès ! Les commerciaux qui ont signé ce foutu single ont pensé à tout. Ils savaient que la chanteuse était l'objet d'un buzz, qu'elle avait quelques fans hystériques mais aussi et surtout une armée de haters se foutant de sa gueule. Sachant que, haters ou non, les types en question sont avant tout des consommateurs. Et c'est pour eux qu'on a fait le single de Cindy ! Kitsch, ridiculissime, baveux à souhait : ce single est un aimant à critiques pour consommateurs-internautes. Tous ceux qui se moquent de Cindy Sander ont acheté son disque, et c'est ça l'important. Les commerciaux d'Universal ont réussi leur coup, le single s'est vendu et ils s'en sont mis plein les poches.
Le plus drôle, c'est que Cindy Sander, malgré ses timides dénégations, est parfaitement consciente de cela. Même, elle s'en gargarise. Sur le plateau télé de Cauet, elle se croit grande sage, pénétrée par son expérience de chanteuse-punching-ball alors qu'elle n'est qu'une énième pompe à fric pour label de requins. Il suffisait de la voir quand Mickael Vendetta a été invité. Vendetta joue exactement sur le même tableau qu'elle, mais lui n'appartient pas au milieu du show-biz comme Cindy ! Car oui, Cindy est un clown, une cible à tomates parfaitement volontaire, mais elle a réussi à faire son trou dans le show-biz. Sacrifier sa dignité pour devenir célèbre est quelque chose d'admirable, en tout cas c'est ce que Cindy semble penser.
Gonflée à bloc (à blog ?) par le battage entretenu autour d'elle, la chanteuse s'est érigée en donneuse de leçons contre Mickael Vendetta. Elle a pris un plaisir immense à humilier le jeune homme, aux côtés de Cauet et de sa copine la pouffe des cités (vous savez, la méditérannéenne qui parle comme une rappeuse), alors qu'elle a fait exactement la même chose que lui et qu'elle vient du même milieu que lui.
Comme dit le proverbe : "qu'un esclave monte sur le trône, il fera tuer tous les autres esclaves" !

Espérons qu'un jour prochain, la débilosphère arrêtera de se masturber sur Cindy, que les mass media trouveront une autre star pour meubler leurs pages et que le public oubliera cette fille dans pas longtemps. Hélas, quand ce sera le cas, Cindy Sandmeier sera éjectée du star-system. On la reverra peut-être dans dix ans, cette fois chez Delarue dans une émission sur les drogués, ou aux alcooliques anonymes. Hé oui, perdre sa gloire éphémère, son ego monstrueux et réaliser qu'on n'a plus rien, même plus sa dignité, vu qu'on l'a offerte aux requins d'Universal Records et de la Nouvelle Star, ça fait mal.

Cindy, tu peux déjà stocker les boîtes de Valium, elles te serviront dans moins longtemps que tu ne le crois.