dimanche 21 décembre 2008

Cindy Sander

Cindy Sander est l'archétype de la chanteuse new generation. Grâce à Internet et à ses pouvoirs magiques, elle est devenue l'égale du Star Wars Kid, Clément le Nolife ou autres rappeurs du 92. Mais contrairement à eux, elle a su en tirer profit pour devenir une vraie star. Enfin, vraie, façon de parler : tout le monde se moque d'elle si ce n'est quelques fans écervelés. Il faut dire qu'on a rarement vu un buzz aussi ridicule. En effet, Cindy Sander n'a rien d'exceptionnel. Les dents longues, un talent inversement proportionnel à son poids, des paroles baveuses, une imagerie kitsch et une variète pourrie déjà chantonnée 10 000 fois, on a déjà vu ça...10 000 fois, justement.
Pourquoi Cindy Sander a-t-elle fait un buzz ? Qui est-elle vraiment ?

Née en 1978, Cindy Sandmeier (elle prendra le pseudo de Sander par la suite) est montée sur scène pour la première fois quand elle avait quatre ans. Benjamine d'une fratrie de douze enfants, issue d'une famille de campagnards illettrés pour qui la contraception était un rêve inconnu, son enfance ingrate lui pèsera toujours sur le coeur. Depuis longtemps, elle rêve de gloire, de richesse et de reconnaissance. Comme des milliers d'autres crétins, devenus inutiles avec le déclin du secteur primaire, il est hors de question pour elle de reprendre les champs de ses culs-terreux de parents. Sa mère ayant raté sa vie, elle veut à tout prix voir ses enfants (enfin, au moins un d'entre eux) réussir, histoire d'effacer son propre échec. Se rendant compte des talents vocaux de sa fille Cindy, aussi maigres soient les talents en question, elle la pousse vers la réussite avec un acharnement hors normes. Le résultat ne se fait pas attendre : en 1989, c'est-à-dire à 11 ans, Cindy sort son premier 45 tours. On n'a jamais su s'il était bon ou mauvais, vu qu'il est impossible de le trouver où que ce soit. A vrai dire, on s'en fout, car le plus intéressant vient après.
A vingt ans, Cindy épouse Sébastien Braun, un modeste coiffeur qui jouera également un rôle d'imprésario. Brasser en même temps de l'argent propre et des cheveux sales, c'est pas commun, et vu comment Cindy va ramer des années durant on ne peut pas dire que ça ait très bien réussi. Sébastien laisse tout de même sa femme faire le maximum pour atteindre le succès. Pourvue de la même ténacité que sa mère, Cindy Sander parviendra à décrocher des premières parties de concerts commerciaux, passant avant des artistes comme Nicoletta ou Lio. Ceux-là étant, bien évidemment, de purs produits de consommation destinés à faire cracher du pognon aux amateurs de variétoche. Cindy rêve de devenir comme eux. Le star system, être pressée comme une éponge par des labels requins et finir dans l'oubli aussi rapidement qu'on est monté sous les feux de la rampe, ça fait rêver...
D'après certaines rumeurs, Cindy aurait couché avec divers imprésarios et commerciaux pour assurer ses premières parties. Après tout, elle est prête à faire n'importe quoi pour réussir. Et puis, dans le milieu du show-bizz, il est courant pour une femme de pomper des dards à la chaîne dans ce but. Cependant, nous pensons que ce sont là des rumeurs malveillantes, fomentées par des gens irrespectueux de la dignité de la chanteuse. La preuve : Cindy est beaucoup trop grosse pour donner à qui que ce soit l'envie de coucher avec elle, surtout des imprésarios habitués aux putes de luxe !
Une chose avérée, par contre, c'est que Cindy assiste à la montée des émissions de télé-réalité style Star Academy ou Popstars. Une personne normalement constituée verrait d'un oeil navré ces émissions-là, destinées à utiliser des pauvres types sans talent pour faire gagner de l'argent à l'industrie du disque, le tout avec un soupçon de voyeurisme aussi pervers que bas de gamme. Cindy, elle, voit ça tout autrement. Puisqu'elle rêve de devenir une star, pourquoi ne pas tenter de passer par là ?
N'importe quel habitué des castings vous le dira : les directeurs d'entretien sont tout, sauf humains. Assis derrière leur bureau, bien insérés dans le milieu ultra-friqué du show-bizz, ils disposent d'un pouvoir énorme sur les pauvres types qui se soumettent à leur jugement. Ils peuvent sortir quelqu'un de la précarité, le rendre riche et célèbre (même s'il n'a aucun talent), ou au contraire le renvoyer dans les limbes de la Loose avec un grand L. C'est comme ils veulent. Bien entendu, ils en sont tout à fait conscients et en profitent à mort. Quand quelque chose ne leur plaît pas, même s'il s'agit d'un détail insignifiant, ils se moquent bruyamment du candidat, l'obligent à rester souriant et sympathique tout en se moquant de lui. La plupart n'en ressortent pas indemnes, l'ego des directeurs de casting ayant impitoyablement écrasé le leur. Cindy Sander est passée par là, elle aussi. Elle a tout fait, y compris participer à des émissions de télé-réalité non musicales, c'est-à-dire des trucs voyeuristes à la Loft Story.
Peine perdue : le succès ne vient pas. Histoire de gagner sa croûte, elle ouvre un salon de manucure. Après avoir galéré pendant des années, elle va enfin pouvoir délester des petites pouffes de leur argent durement gagné en leur mettant des trucs en plastique (ou des vernis cracas) sur les ongles. Mais, au fond d'elle, Cindy refuse son échec. Elle veut continuer coûte que coûte, elle n'a pas attendu tout ce temps pour vernir des ongles tout de même !
Heureusement, le destin va lui filer un coup de pouce, et c'est le casting de la Nouvelle Star qui va lui ouvrir les portes du succès.

Quand elle passe ce fameux casting, Cindy se fait recaler une nouvelle fois. Comme d'hab, le jury se montre peu amène. Déjà que les directeurs de casting sont prétentieux et désagréables, ceux d'M6 le sont encore plus, et Cindy se fait casser. Depuis le temps, elle a l'habitude, et puis on ne peut pas dire qu'elle amène quoi que ce soit de nouveau dans la musique. Tout ce qu'elle fait a déjà été fait avant elle. Aucune imagination, rien de neuf, rien qui vaille le détour. Le jury se moque d'elle, on la traite de ringarde, on lui trouve tous les tics du monde. Mais ce casting n'est pas n'importe lequel, et il va passer sur M6. Eh oui, les spectateurs sont avides d'humiliations, et M6 l'a très bien compris. Dans la Nouvelle Star, outre les pseudo-performances de chanteurs stéréotypés, on assiste aussi à des castings ratés, histoire que les téléspectateurs puissent se dire qu'au fond leur vie n'est pas si nulle puisque des gens comme Cindy Sander se font humilier devant des millions d'entre eux dans l'espoir de devenir des stars. Le casting passe donc à la télé, précédé d'un reportage qui la montre comme prétentieuse et grosse. A ce moment-là, Cindy est un objet d'humiliation et de consommation parmi d'autres. Pourtant, on ne sait pas pourquoi, quelques internautes ne sachant pas quoi faire de leur temps libre commencent à parler d'elle sur leurs blogs, sur des forums... Un effet de masse se forme et Cindy Sander devient tout d'un coup l'objet d'un buzz.

Pourquoi elle a fait un buzz, on l'ignore. Mais elle devient tout d'un coup très connue. La blogosphère, toujours en quête d'un os à ronger (le journalisme pseudo-citoyen a au moins un point commun avec le journalisme tout court), s'emballe comme une machine trop chargée.
Cette nouvelle notoriété intéresse les médias. Cindy est recrutée comme chroniqueuse, elle squatte divers plateaux télés, jusqu'à être ré-invitée sur le plateau de la Nouvelle Star pour chanter son single "Papillon de lumière". Si vous l'avez entendu une fois, vous l'aurez sûrement remarqué : ce single est kitsch, les paroles sont kitsch, la voix de Cindy est à peine posée. Tout cela est fait exprès ! Les commerciaux qui ont signé ce foutu single ont pensé à tout. Ils savaient que la chanteuse était l'objet d'un buzz, qu'elle avait quelques fans hystériques mais aussi et surtout une armée de haters se foutant de sa gueule. Sachant que, haters ou non, les types en question sont avant tout des consommateurs. Et c'est pour eux qu'on a fait le single de Cindy ! Kitsch, ridiculissime, baveux à souhait : ce single est un aimant à critiques pour consommateurs-internautes. Tous ceux qui se moquent de Cindy Sander ont acheté son disque, et c'est ça l'important. Les commerciaux d'Universal ont réussi leur coup, le single s'est vendu et ils s'en sont mis plein les poches.
Le plus drôle, c'est que Cindy Sander, malgré ses timides dénégations, est parfaitement consciente de cela. Même, elle s'en gargarise. Sur le plateau télé de Cauet, elle se croit grande sage, pénétrée par son expérience de chanteuse-punching-ball alors qu'elle n'est qu'une énième pompe à fric pour label de requins. Il suffisait de la voir quand Mickael Vendetta a été invité. Vendetta joue exactement sur le même tableau qu'elle, mais lui n'appartient pas au milieu du show-biz comme Cindy ! Car oui, Cindy est un clown, une cible à tomates parfaitement volontaire, mais elle a réussi à faire son trou dans le show-biz. Sacrifier sa dignité pour devenir célèbre est quelque chose d'admirable, en tout cas c'est ce que Cindy semble penser.
Gonflée à bloc (à blog ?) par le battage entretenu autour d'elle, la chanteuse s'est érigée en donneuse de leçons contre Mickael Vendetta. Elle a pris un plaisir immense à humilier le jeune homme, aux côtés de Cauet et de sa copine la pouffe des cités (vous savez, la méditérannéenne qui parle comme une rappeuse), alors qu'elle a fait exactement la même chose que lui et qu'elle vient du même milieu que lui.
Comme dit le proverbe : "qu'un esclave monte sur le trône, il fera tuer tous les autres esclaves" !

Espérons qu'un jour prochain, la débilosphère arrêtera de se masturber sur Cindy, que les mass media trouveront une autre star pour meubler leurs pages et que le public oubliera cette fille dans pas longtemps. Hélas, quand ce sera le cas, Cindy Sandmeier sera éjectée du star-system. On la reverra peut-être dans dix ans, cette fois chez Delarue dans une émission sur les drogués, ou aux alcooliques anonymes. Hé oui, perdre sa gloire éphémère, son ego monstrueux et réaliser qu'on n'a plus rien, même plus sa dignité, vu qu'on l'a offerte aux requins d'Universal Records et de la Nouvelle Star, ça fait mal.

Cindy, tu peux déjà stocker les boîtes de Valium, elles te serviront dans moins longtemps que tu ne le crois.

mardi 16 décembre 2008

Portrait : le fan de gabber

A moins de vivre dans une grotte et de n'avoir ni télé, ni radio, ni internet, vous savez probablement ce qu'est une rave party. Une espèce de grande fête sauvage, qui se déroule en plein milieu d'un champ ou d'un terrain vague, loin des villes... et de la légalité. Un endroit de rêve où les jeunes cons fans de techno vont se défoncer les oreilles des jours durant, à grand renfort d'ecstasy et de médicaments divers.
La musique gabber repose à peu près sur le même schéma, en plus faf. Le gabber n'a rien à envier à la techno question bruit : musicalement, ça se limite à des rythmes binaires, trois notes de basse, un beat et quelques échantillons sonores volés ici ou là à coups de sampler. Mais il y a beaucoup plus de fafs chez les gabbermen que parmi les technoïdes pur jus. Pourquoi cette disparité ?

Les fans de techno ont beau être totalement lobotomisés par leur musique pourrie, il subsiste des désaccords entre eux. Certains aiment la merde commerciale, d'autres préfèrent la merde underground. Question de tempérament. Parmi les derniers, quelques-uns ont affirmé leur penchant radical à la fin des années 90 avec une musique plus violente que les autres. Entendez des atmosphères plus tendues que les morceaux normaux. Plus de blast beats, de répétition, pour obtenir des morceaux encore plus lobotomisants. Comme si la Techno Parade n'attirait pas assez de zorglhommes comme ça... Justement, les "underground" se voulaient en rupture par rapport au commercialisme de la techno, méprisaient les minets fashion qui venaient vers eux parce que les 2be3 n'étaient plus à la mode. Ils se sont donc regroupés dans une frange "hardcore" de la techo, qu'on a appelée gabber.
L'élitisme et la rebéllion, ça ne vous rappelle rien ? Si, bien sûr, les fafs ! Un ado à la recherche de valeurs, pour peu qu'il possède déjà en lui les deux, aura de bonnes chances de devenir faf. S'il a trop mauvaise conscience de son propre élitisme, il va se cacher derrière un altruisme à deux balles et deviendra antifa. S'il n'a pas de mauvaise conscience, il laissera sa vantardise s'exprimer pleinement, et deviendra faf. Voyez à quoi ça tient ! Les technoïdes gabberistes se voulant rebelles et supérieurs, beaucoup sont devenus fafs.
Mais ça ne s'est pas arrêté là. S'ils étaient seulement devenus fafs, ils auraient oublié leurs beats syncopés et on les retrouverait à écouter du bon vieux RAC bien pourri dans les soirées bière. Légion 88 & co n'ont jamais su remplacer Rotterdam Terror Corps et DJ Asshole dans leur cerveaux déjà bien ramollis ! Les gabberistes ont fait leurs soirées à eux, sans se déplacer (ou peu) aux évènements du milieu faf. Ils en forment une frange à part.

Né au Bénélux, le gabber existe surtout dans le nord-est de la France. Ailleurs, il a une existence tout à fait marginale. Aujourd'hui, on trouve aussi des gabberiens antifas, car là où il y a des fafs on trouvera toujours quelques rebelles en peau de lapin pour jouer le jeu du politiquement correct. Dans les deux cas, le gabber reste un milieu bien naze. Allez à une soirée gabber pour voir. Si vous n'êtes pas habitué à la techno et aux rythmes répétés 200 fois en 8 minutes, vous allez en chier. Le gabber est pareil que la techno, en plus lobotomisant. Musique de merde, gens cons qui sautent partout et gobent des ecstas, ça n'a strictement aucun intérêt. On peut même se demander comment la "techno hardcore" peut seulement exister. Un être humain normalement constitué trouverait ça discordant... Dans le milieu gabber, on retrouve les mêmes abrutis que partout ailleurs. L'existence de gabberiens fafs ET antifas le montre bien. Néanmoins, beaucoup de gabberiens sont apolitisés ou vaguement fafs. Les fafs constituent une partie non négligeable du troupeau des technoïdes, les antifas moins. Même si les antifas sont davantage mis en avant, vu qu'ils ont pour eux le soutien des médias, ils pèsent beaucoup moins dans la scène "hardcore" que les fafs ou crypto-fafs (hé oui, crypto-fafs, car beaucoup de gabberiens sont fafs mais n'osent pas l'assumer).
Alors, les gabberiens fafs seraient-ils dangereux ? Seraient-ils tous des Thimoty McWeight en puissance ? Quand on lit les débilités de No Pasaran ou de Reflexes, on dirait bien. Mais pensez-vous ! Les gabbermen sont incapables de faire quoi que ce soit, à part se branler entre eux, gober des pilules d'ecstasy et sautiller sur une piste de danse trop étroite. Comme les fafs, ils vivent dans la mythomanie et la branlette. Ils sont pourtant pires que les fafs, car au moins le faf de base ne consomme que de l'alcool et préfère le rock à la techno... Même s'il y a beaucoup de déchet dans le RAC, ça reste moins inaudible que la techno, véritable machine à fabriquer des zorglhommes.
Comme le faf, le gabber vit dans le paraître. Il se fringue comme le faf, avec une préférence pour les polos, histoire de ressembler un peu aux fans de tecktonik. Le gabberman standard s'habille en polo Fred Perry ou Lonsdale. Il y a quelques années, certains s'habillaient en Ben Sherman mais on n'en voit plus beaucoup comme ça ces derniers temps.

Que dire du fan de gabber ? Con-sommateur, drogué aux ecstas et aux bruits, son ridicule n'a d'égal que sa stupidité. Les skins NS ont beau écouter du RAC bien naze, la musique des gabber restera toujours pire que la leur. Ils peuvent au moins se rassurer sur un point, et les autres fafs aussi.

Portrait : le NR

VoxNR est un site nationaliste-révolutionnaire. Rival de tous les autres nationalismes, du nationalisme catho-tradi à l’européisme en passant par un tas de formes dérivées comme le néo-paganisme, le nationalisme révolutionnaire milite pour un certain folklore et pour la « liberté des peuples » autour du monde en plus de l’attirail idéologique habituel du faf moyen.
Comme mouvement NR, tout le monde se souvient du GUD, le syndicat étudiant qui a fait trembler les gauchistes pendant plus de vingt ans. Diabolisé par les médias, admiré par certains, haï par d’autres, le GUD est en tout cas un mouvement qui a laissé une trace indélébile dans le milieu estudiantin de Paris. Et il était NR.

Alors, VoxNR, héritier du GUD ? Pensez-vous ! Les deux n’ont en commun que l’idéologie. Pour le reste, rien à voir. Le « militant » NR est avant tout un geek littéraire-faf, une sorte d’internet warrior d’élite. On ne peut pas parler de militantisme dans son cas, même au niveau le plus bas, vu qu’il n’y a pas de mouvement. VoxNR est un site, une plateforme d’articles doublée d’un forum, et c’est tout. Quand on s’y rend, on trouve un joli design rouge et blanc, dans le plus pur style « site de gauche altermondialiste ». C’est voulu ! Les NR essayent de montrer à tous qu’ils sont au-dessus d’une clivage droite-gauche, qu’ils rallient à eux seuls tous les militants « anti-système », dont ils s’autoproclament les messies.
En réalité, le NR-type est tellement bouffi de suffisance qu’il a réussi à se mettre à dos tous les autres fafs (exception faite de ses camarades de VoxNR). C’est un peu l’équivalent faf de l’intello antifa qui parle de Bakounine sur un forum en n’ayant lu de lui qu’une citation sur Wikipédia. Le NR est un IW (internet warrior). Mais un IW littéraire, capable de mémoire et de patience. Contrairement à l’IW classique, qui n’arrive même pas à terminer une interview de Guillaume Faye, le NR sait se concentrer suffisamment longtemps pour lire un long texte. Ainsi, le VoxNRien de base a des connaissances beaucoup plus étendues que le simple IW. Il a lu De Benoist, Sorel, Jünger, sans compter quelques bouquins situés hors de son horizon politique immédiat, comme Proudhon.
Dommage que, de ses connaissances, il fasse un usage aussi médiocre. Lire des livres ne signifie pas forcément les comprendre, ni faire profil bas devant ce qu’on lit. Au contraire, notre NR est doté d’un ego monstrueux (il a au moins un truc en commun avec les autres fafs !). Il emmagasine les connaissances et les interprète selon ses propres préjugés, ce qui donne souvent des grosses conneries à l’arrivée. L’IW se la pète avec la photo d’un tag riquiqui que soi-disant il a fait lui-même, le NR fait de même avec des phrases imbitables et dépourvues de sens. A lui tout seul, il a remixé Hitler et Marx en les dépassant, car il a lu des résumés (ben oui, le NR est patient mais pas à ce point) de Mein Kampf ET du Capital ! Chaque nouveau jugement de valeur à deux balles qui sort de son brillant cerveau, pourvu qu’il le mette sur un forum ou sur MSN, orné de belles références ou de longues phrases ronflantes, gonflera son ego. Le NR se voit comme un intellectuel, un penseur, habilité à dire aux autres fafs ce qu’ils doivent penser et comment ils doivent le faire.
Le NR est un donneur de leçons, comme le schtroumpf à lunettes ou l’intello antifa. Sur VoxNR, où il soumet ses articles (soit sur le site soit sur le forum), il critique tout et tout le monde. Lui-même propose rarement quoi que ce soit, et quand bien même il le fait, il attend que les autres appliquent sa proposition à sa place. L’action, il est au-dessus. Il est un théoricien. Les autres doivent agir selon ses directives. Lui se contenterait simplement d’observer et de jouer les inspecteurs des travaux finis, même s’il n’a jamais bougé son cul de sa chaise pour militer.
Sur le forum de VoxNR, cette mentalité d’intello style "BHL faf" génère des débats stériles et sans fin. Dès que quelqu’un agit, dans le milieu faf ou dans l’actualité politique internationale (il est amusant de voir que nos intellos de service mettent parfois les deux sur le même rang…), chacun y va aussitôt de son commentaire. Bien sûr, tout le monde n’est pas d’accord, et des conflits d’ego surgissent. Est-ce que Saddam Hussein a été pendu par un tribunal américano-sioniste ou israélo-américain ? Fidel Castro était un grand leader avant d’être un grand chef d’état, ou l’inverse ? Vastes débats, qui reviennent de temps à autre sur un forum de vantards comme les déchets charriés par la houle sur la Côte d’Azur tous les étés.
Pourtant, l’unité de la communauté NR n’est jamais brisée. Elle est toujours maintenue… par la haine provenant de l’extérieur. Les NR, à force de donner des leçons à tout le monde, n’ont pas réussi à faire changer d’un iota le milieu faf mais sont parvenus à se faire détester de celui-ci. C’est pratique : même si les NR se bouffent la gueule entre eux à longueur de temps, ils feront toujours front commun face à des fafs non-NR. Essayez donc de vous inscrire sur VoxNR et présentez-vous en tant que RF ou JI. Tous les habitués se foutront de votre gueule, même s’ils sont en train de se disputer sur un autre topic pour savoir si Barack Obama est un métis blanc-noir ou noir-blanc. Ce qui ne les empêche pas, évidemment, de critiquer le manque d’unité du milieu faf.
Le NR pond des articles dithyrambiques que personne ne lit (sauf peut-être ses camarades), donne des leçons à tort et à travers et passe son temps libre sur des sites de gauchos pour montrer qu’il transcende à lui tout seul le fameux clivage droite-gauche. Au moins, il a le mérite d’écrire mieux que les trisomiques de Blood&Honour (qu’il méprise d’ailleurs)…
Remarquez, il a également réussi à se mettre au-dessus des gens du forum natio. Bien que lui-même révisionniste, il a compris que les débats portant là-dessus posaient de gros problèmes d’image extérieure et de légalité. Sur VoxNR, on en parle assez rarement, ou assez subtilement pour éviter les ennuis. Ce n’est pas le cas des clampins du forum natio, qui après plusieurs fermetures forcées de leur forum n’ont toujours pas compris que les débats révisionnistes à la con pouvaient les desservir…

Mais le NR est également un résistant. Plusieurs fois par an, il sort la tête de ses livres et de son écran pour aller à des meetings ou à des manifs. S’il s’agit de meetings, il dira à tout le monde qu’il y était, et que ça lui permet de « déconstruire » tout ce qu’il a entendu pour le « replacer » maladroitement dans une « perspective nationale-révolutionnaire » (les mots entre guillemets viennent tous du forum de VoxNR). S’il s’agit de manifs, c’est forcément des manifs pro-palestiniennes. En effet, en tant que militant pour la « liberté des peuples » à travers le globe, le NR est pro-palestinien et antisémite critique à l’égard du sionisme (ce qui ne veut pas dire que tout antisionisme soit antisémite, hein, que les pro-Israël n’en profitent pas pour frimer dans les commentaires de cet article). Il va donc rencontrer ses camarades NR, qui eux aussi se déplacent, dans certaines manifs pro-Palestine, lui permettant de se masturber joyeusement pour une fois. En rencontrant des camarades, il se prouve à lui-même que ses relations sont réelles et qu’il ne s’agit pas uniquement de contacts MSN ou de pseudos sur un forum. Car le NR est bien sûr conscient de la condition des IW, et bien qu’IW lui-même, il cherche à tout prix à s’en désolidariser pour se rassurer.
Cette branlette à la sauce keffieh-kebab lui permet d’adopter un autre trait commun aux fafs : la mythomanie. Après s’être pointé à une manif, voire s’il est courageux à un collage d’autocs dans le quartier latin (les NR parisiens n’osent pas coller ailleurs, c’est trop dangereux pour eux), il s’identifiera à la figure de l’enfant palestinien jetant des cailloux sur les chars d’assaut de Tsahal. Son imagination et sa mythomanie étant inversement proportionnelles à sa réelle capacité d’action, le NR se prendra pour un « résistant », un vrai. C’est ainsi qu’il trouve sa place dans le musée des chimères faf. De même que le militant JI se prend pour un spartiate tout droit sorti de 300, le militant RF pour un skinhead (ou un dévot selon sa condition sociale) ou le militant MNSF pour un SS, le NR se prend pour un penseur socio-politique, mais aussi pour un guerrier de l’antisionisme, un palestinien super fort qui fait exploser des chars d’assaut en jetant des cailloux dessus. Même si on lui rappelle qu’entre un occidental comme lui, tranquille dans son confort bourgeois, et un enfant palestinien qui vit dans un bidonville fréquemment rasé par Tsahal, il y a un fossé, le NR se rengorge et compare ses manif/collages à une intifada. « A Paris comme à Gaza, intifada ! » Peut-être qu’en jetant leurs mégots de clope sur les boutiques de la rue des Rosiers, ils créeront l’intifada à Paris… D’ici là, ils continuent leur masturbation intellectuelle sur leur forum, ou devant une petite bière lors de leurs rares sorties manifs. Sans oublier, bien sûr, de comparer fréquemment le moindre évènement positif (à leurs yeux) en Palestine à des concepts creux de proudhono-lévinassien ou à la dernière sortie collage il y a deux ans.

Le courant politique NR a eu son heure de gloire dans les années 70 avec le GUD. A l’époque, c’était réellement quelque chose. Les gudards n’hésitaient pas à s’entraîner durement au combat avant de monter à l’assaut contre des bolchéviques trois fois plus nombreux. Ce n’est pas pour rien que, dans les années 80, les terribles antifas chasseurs de skins préféraient se frotter à quelques bouffons NS qu’aux célèbres rats noirs.
Mais tout cela est fini. Le NR d’aujourd’hui est loin du gudard casse-cou, qui savait réellement ce qu’était le combat pied à pied. Celui d’aujourd’hui n’est plus qu’un intello rachitique ou adipeux, avec pour tout bagage combatif une lecture mal comprise d’intellectuels fafs et des heures de glanderie sur un forum. La liberté dans le monde peut se rassurer : pour la défendre, il y a VoxNR et quelques écrivaillons planqués derrière leur PC… Le nouvel ordre mondial américano-sioniste doit être terrorisé !